SAIGNEMENT GASTROINTESTINAL: Anticiper les récidives, réduire leurs facteurs de risque
Les saignements gastro-intestinaux obscurs (OGIB : Obscure gastrointestinal bleeding) sont définis comme des saignements gastro-intestinaux sans étiologie précise, en dépit de la réalisation d'une endoscopie. Cette large étude clinique menée par une équipe de l’Osaka Metropolitan University précise les facteurs de récidive et montre des taux de récurrence cumulés élevés, soulignant la nécessité d'un suivi à long terme des patients présentant ce type de saignements gastro-intestinaux.
Les saignements gastro-intestinaux obscurs (OGIB) sont définis comme des saignements gastro-intestinaux provenant d'une source ou induits par une cause qui ne peut pas être déterminée même après réalisation d'une endoscopie gastro-intestinale supérieure ou inférieure. Il s'agit d'une maladie incurable qui peut provoquer des selles sanglantes répétées et une anémie sans cause identifiable, et peut nécessiter des transfusions sanguines fréquentes. Bien que la pathogenèse de l'OGIB reste mal comprise, les médecins font l’hypothèse que dans la plupart des cas, le saignement provient de l'intestin grêle.
Un taux cumulatif global de resaignements de 41,7 %, au cours des 5 années qui suivent l'endoscopie.
La fréquence des saignements, la prise d’anticoagulants, l'entéroscopie positive assistée par ballonnet (BAE), la supplémentation en fer et la cirrhose du foie sont identifiés comme des prédicteurs indépendants de récidive chez ces patients souffrant d’OGIB.
L'endoscopie par capsule (ou vidéocapsule) (CE) est une procédure non invasive permettant d’évaluer l'OGIB. De précédentes études ont montré que les patients présentant des comorbidités sévères ont un taux plus élevé de diagnostic positif par CE, en d’autres termes, un risque plus élevé de ruptures des muqueuses, de lésions vasculaires, de tumeurs ou une rétention sanguine. De plus, pour l'OGIB à propos duquel, l’endoscopie initiale ne parvient pas à identifier les lésions hémorragiques, des endoscopies répétées, toujours de type CE, permettent de détecter les lésions à un taux plus élevé. Cependant, il existe à ce jour encore peu de données sur des signes d’OGIB détectés par CE et le risque de nouveau saignement.
L’étude : l’équipe du Dr Koji Otani de l'Université d'Osaka a suivi 389 patients ayant subi une CE pour l'OGIB et évalué le risque de resaignement à long terme. L'analyse des données de suivi révèle que :
- le taux cumulatif global de resaignement au cours des 5 années suivant l'EC est de 41,7 % ;
- les patients ayant des résultats positifs à l’endoscopie, c’est-à-dire des signes de lésions intestinales diverses, présentent un risque cumulatif de récidive de 48,0 % ;
- les patients ayant subi une intervention thérapeutique en raison de résultats positifs à l'EC présentent un risque de récidive, post-intervention, de 31,8 %.
Les principaux facteurs prédictifs de nouveau saignement, outre des saignements gastro-intestinaux déjà fréquents (OGIB active), comprennent :
- la prise d’anticoagulants,
- l'entéroscopie assistée par ballonnet positive après CE,
- la supplémentation en fer sans intervention thérapeutique ;
- la cirrhose du foie est à la fois un facteur prédictif de récidive chez les patients atteints d'OGIB, mais aussi de sévérité des complications.
Ainsi, l'endoscopie par capsule peut être utilisée pour diagnostiquer et guider l’intervention thérapeutique en cas de lésion.
Et si l'endoscopie ne détecte aucune lésion, le suivi des patients à symptômes reste indispensable.
Car l'étude alerte sur ce taux élevé de saignement chez les patients avec OGIB et précise les prédicteurs de nouveaux saignements, et donc d’intervention thérapeutique. Avec, l'objectif de meilleurs soins pour ces patients dont le traitement actuel peut être terriblement éprouvant.
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