SALLE de CONSOMMATION: Le Lancet confirme “le moindre risque”
Cette étude menée par les Canadian Institutes of Health Research et publiée dans la revue scientifique The Lancet, pourrait contribuer à trancher le débat –en France- de l’opportunité de salles de consommation ou “salles” de shoot ou encore Centres d’injection Supervisés (CIS), où, sous supervision médicale, des usagers peuvent s’injecter des drogues dans des conditions optimisées de sécurité. Car elle conclut que l’installation d’un CIS à Vancouver a fait chuter le taux d’overdoses de 35% dans sa zone de proximité…
Car aux Etats-Unis aussi, l'overdose par drogues illicites est une cause majeure de mortalité prématurée. Au niveau international, l'article du Lancet rappelle que plus de 65 centres d'injection supervisés (CIS) ont été ouverts, dans le cadre de différentes stratégies nationales visant à réduire les méfaits associés à l'usage de drogues.
Ici, les scientifiques ont voulu déterminer si l'ouverture d'un CIS à Vancouver (Canada) était bien associé à une réduction de la mortalité par overdose. L'équipe a examiné les taux de mortalité par overdose de la population de Vancouver sur la période de janvier 2001, à septembre 2003 puis après l'ouverture du CIS de Vancouver de septembre 2003 à fin décembre 2005. Les chercheurs ont comparé les taux de décès par overdose dans un rayon de 500 m du CIS et pour le reste de la population de la ville.
Sur 290 personnes décédées, 229 (79,0%) étaient de sexe masculin, et l'âge médian au décès était autour de 40 ans (32-48 ans). Un tiers, soit 89 décès (30,7%) sont survenus dans les quartiers de la ville situés à moins de 500 m du CIS. Le taux d'overdose mortelle dans cette zone a diminué de 35,0% après l'ouverture du CIS, de 253,8 à 165,1 décès pour 100.000 personnes-années. En revanche, pendant la même période, le taux d'overdose mortelle dans le reste de la ville a diminué de seulement 9,3%, soit 7,6 à 6,9 décès pour 100.000 personnes-années.
Les auteurs n'hésitent donc pas à recommander l'ouverture de Centres d'injection surveillés, en particulier dans les quartiers où l'usage de drogues est très répandu et où la prévalence des décès par overdose est connue comme élevée.
la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), le Premier ministre ainsi que plus récemment l'Académie de Médecine, se sont opposés à leur expérimentation.