SALLES de CONSOMMATION: Elles seront inscrites dans la Loi
Intégrer des salles de consommation à moindre risque, dans la palette complète des outils de prise en charge de la toxicomanie, est en discussion depuis juillet 2010, date de la Conférence de Vienne. Depuis l’idée, très débattue, y compris par l’Académie de médecine et malgré des preuves scientifiques sur son efficacité, a fait son chemin. Le Ministère de la Santé communique en effet aujourd’hui sur la recommandation du Conseil d’Etat d’inscrire le dispositif dans la loi.
Le plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013-2017, publié il y a quelques jours, prévoit l'ouverture d'une salle de consommation à Paris dans un premier temps, puis dans une ou deux autres villes. Le gouvernement a donc bien confirmé sa volonté d'accompagner l'expérimentation ces espaces supervisés par des professionnels, permettant d'assurer un cadre d'usage sécurisé aux usagers de drogues injectables dans des conditions d'hygiène évitant les risques infectieux.
3 années de débats: L'ex-Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, prenant en compte les avis de l'Inserm et de la communauté scientifique, avait dès la Conférence de Vienne de juillet 2010 affirmé sa volonté d'aboutir sur ce projet de centres de consommation supervisés et d'engager le processus d'expérimentation en ouvrant la concertation avec les collectivités locales concernées. Le Sénat avait alors mis un groupe de travail sur le sujet. Quant à l'Académie de médecine qui, début 2011, refusait les «intoxications médicalement assistées», elle a rappelé que les salles de consommation doivent s'organiser comme une mesure non concurrente aux autres services proposés aux usagers pour répondre aux besoins de réduction des risques spécifiques liés à l'injection.
L'expérience étrangère a démontré que ces accueils permettent aux usagers de recevoir conseils et aides spécifiques, induisant une diminution des comportements à risque et des overdoses mortelles. Aujourd'hui, 8 pays : Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse ont créé des « centres d'injection supervisés », avec pour objectif la réduction des risques et des dommages pour les usagers de drogues et pour la communauté. En France, plusieurs centres d'accueil fournissent du matériel d'injection stérilisé, mais il restait strictement interdit de consommer. Cette expérimentation à Paris devra impliquer associations de patients et professionnels de santé, indique le Ministère.
Plutôt qu'un décret autorisant l'expérimentation, le Conseil d'Etat a souhaité inscrire dans la loi le principe de ce dispositif pour plus de garantie juridique.
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