Sans SUTURE: Une colle bioadhésive pour reconnecter des vaisseaux sanguins
Des chercheurs de Stanford viennent d’inventer une nouvelle méthode de suture pour reconnecter des vaisseaux sanguins. Habituellement cette revascularisation se fait principalement avec des sutures classiques, avec du fil et une aiguille. Ici ces scientifiques ont utilisé un gel bioadhésif, une alternative décrite comme plus rapide, plus sûre et plus facile dans l’édition du 28 août de la revue Nature Medicine, mais qui doit encore être testée sur l'homme.
Les auteurs rappellent qu'un chrirurgien français, Alexis Carrel, prix Nobel, avait inventé la technique de la suture classique, il y a un siècle.
Cette équipe de l'École de médecine de l'Université de Stanford a testé sur l'animal, un gel bioadhésif poloxamère pour réunir les vaisseaux sanguins. Le gros inconvénient de la suture classique est sa difficulté d'utilisation sur des vaisseaux sanguins de moins d'1 millimètre. C'est pourquoi, le Dr. Gurtner de Stanford, auteur principal de l'étude, a commencé à réfléchir à des alternatives aux sutures, il y a environ une dizaine d'année. Chef de la microchirurgie à New York en 2002, devant opérer un enfant de 10 mois ayant eu un doigt amputé, il a du surmonter la difficulté liée à la finesse des vaisseaux sanguins à raccorder. L'intervention avait alors duré près de 5 heures...
l'hyperplasie intimale, avec une réponse des cellules au traumatisme de l'aiguille qui prolifèrent sur la paroi interne des vaisseaux sanguins, réduisant leur diamètre, augmentant le risque de caillot et d'entrave à la circulation sanguine. Les sutures peuvent également déclencher une réponse immunitaire, conduisant à une inflammation des tissus avec le même risque de blocage.
Le gel est à base de “poloxamère” thermoreversible appelé Poloxamer 407 construit avec des blocs de polymères (dont les propriétés peuvent être inversés par chauffage). Les chercheurs ont utilisé une lampe halogène pour chauffer le gel. Sur l'animal, la technique se révèle 5 fois plus rapide que la suture traditionnelle, permet de réparer des vaisseaux sanguins extrêmement minces, de 0,2 mm de large. C'est là où est son avantage, précise le Dr. Gurtner. Les autres méthodes de suture n'ont généralement pas produit de meilleurs résultats: microclips, agrafes peuvent être traumatiques et conduisent à des taux d'échec comparables ou supérieures à lla nouvelle technique développée.
Cette nouvelle approche de l'anastomose qui pourrait jouer un rôle précieux en chirurgie microvasculaire doit encore démontrer son efficacité et sa sécurité dans des essais cliniques. Son avantage, tous les composants utilisés sont déjà approuvés par l'Agence américaine du médicament (FDA).