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SANTÉ et SOCIETÉ : Les inégalités sociales de santé plus que jamais d'actualité

Actualité publiée il y a 13 années 6 mois 3 semaines
InVS- BEH

À âge égal, les ouvriers et ouvrières auraient respectivement 3 et 4 fois plus de risques de juger leur état de santé altéré que les cadres et après 60 ans, deux fois plus de difficultés pour rester autonomes. Ce sont deux des conclusions du dernier Bulletin hebdo de l’Institut de veille sanitaire (BEH) qui fait le point sur les inégalités sociales de santé avec, entre autres études, l’enquête Handicap-Santé en Ménages, réalisée en 2008.

L'enquête menée sur un échantillon de 23.700 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus et vivant à domicile, au travers de divers indicateurs déclaratifs : santé perçue, limitations fonctionnelles, déterminants de santé, recours aux dépistages a permis de comparer les risques de santé selon la catégorie sociale (CS) pour chacun des indicateurs de santé étudié. Quand la catégorie sociale reflète des comportements liés à la santé : Quel que soit l'indicateur étudié, un critère social sépare cadres ou professions intermédiaires des employés et ouvriers. Seul le recours au dépistage chez les femmes, fait apparaître moins de différence en fonction de la cs. Selon l'InVS, les conditions de travail sont le facteur déterminant des différences d'accès et de perception de la santé.


S'interroger sur le rôle que peut jouer le « travail » au sens large, avec ses expositions professionnelles et le statut vis-à-vis de l'emploi, dont le chômage ou l'absence d'emploi et sur ses conséquences en terme d'inégalités sociales de santé a permis d'identifier les principaux facteurs explicatifs : Les troubles musculosquelettiques (TMS) expliquent une part importante des inégalités sociales, tout comme le statut de l'emploi (insécurité d'emploi, contrats précaires…) contribue à l'existence d'inégalités.

Des résultats qui « impactent » l'espérance de vie : L'espérance de vie, après 50 ans, est de 5 ans moindre pour les ouvriers (27 ans) -la moitié de cette espérance étant vécue avec des limitations fonctionnelles- que pour les cadres. Ces inégalités d'espérance de vie se creusent encore après 65 ans. Les femmes qui peuvent espérer, en général, une vie plus longue que les hommes, lorsqu'elles appartiennent aux catégories socioprofessionnelles les moins qualifiées n'ont pas plus d'années à vivre que les hommes.

Cette inégalité est confirmée pour certaines maladies, comme ici, l'obésité ou pour certains modes de vie, ici le tabagisme: La cohorte SIRS (Santé, inégalités et ruptures sociales) conduite en 2005 auprès de 3.023 individus de Paris-RP, confirme ainsi le lien entre prévalence de l'obésité et catégorie sociale. Après ajustement sur l'âge, le sexe, le niveau d'éducation et le niveau de revenus, il existe des associations fortes et significatives entre le risque d'obésité et le niveau de revenus moyen, le lieu de résidence, le niveau d'études, la distance moyenne aux magasins alimentaires… Le tabagisme est également lié au milieu social d'origine, les personnes dont le père était ouvrier ayant plus de risques d'être fumeuses.

Un constat qui donne lieu à des propositions du Haut Conseil de la santé Publique (HCSP) aux Pouvoirs publics, présentées dans un rapport remis en décembre 2009, dont,

· Elargir la problématique des inégalités sociales de santé (ISS),

· souligner le rôle majeur des déterminants socioéconomiques sur la santé.

Certaines de ces propositions seraient à insérer dans la prochaine loi de santé publique, d'autres prêtent à réforme des politiques publiques afin de prendre en compte la réduction des ISS. Parmi les recommandations, l'InVS souligne celles qui concernent l'information sanitaire et la surveillance épidémiologique.