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SANTÉ MONDIALE: Le choc de deux mondes

Actualité publiée il y a 11 années 11 mois 1 semaine
The Lancet- IHME

Deux mondes qui choquent et s’entrechoquent avec cette large étude Global Burden of Disease Study 2010 exploitée dans une édition spéciale du 13 décembre du Lancet. Cette évaluation comparative de 67 facteurs de risque sanitaires dans 21 régions du monde sur ces 20 dernières années laisse entrevoir 2 mondes, celui de la faim et celui de l’obésité, l’Afrique sub-saharienne et le reste du monde.

En 1990, le risque d'insuffisance pondérale chez les enfants étaient parmi les tout premiers facteurs de risque et responsable de 8% des années de vie ajustées avec une incapacité (DALY) et plus de 2 millions de décès chez les enfants. Depuis, la dénutrition infantile et les carences en micronutriments ont diminué de manière significative mais reste néanmoins, en 2010, et pour les moins de 5 ans, le principal facteur de risque dans le monde entier, soit 12% des DALYs. Si le facteur tend à s'alléger au niveau mondial, il reste toujours prépondérant dans une région du monde, l'Afrique sub-saharienne.


Dans le même temps, une grande partie du monde est submergé par l'obésité et un Indice de masse corporelle trop élevé. Avec l'obésité, le fardeau de la pression artérielle, et de l'hyperglycémie va croissant. Les facteurs de risque alimentaires et l'inactivité physique représentent ainsi 10% des DALYs mondiales en 2010, à mettre en regard avec les 12% de DALYs liés à la malnutrition chez les enfants. L'HTA, directement liée à l'alimentation, fait aujourd'hui partie des 3 principaux facteurs de risque pour les maladies dans le monde (7% des DALYs) et entraîne près de 10 millions décès- suivie par le tabagisme et la consommation d'alcool.

Ainsi l'écart se creuse entre deux mondes, celui de l'Afrique subsaharienne et le reste du monde. Car au-delà du choc mal vs surnutrition, les tendances identifiées dans l'étude GBD 2010 se vérifient simultanément dans toutes les régions du monde à une exception, l'Afrique subsaharienne, où les maladies infectieuses, les maladies infantiles et les maladies et infections maternelles comptent pour 70% de la charge de morbidité. Des causes qui n'interviennent que pour 20 à 30% dans le reste du monde. Alors qu'en 40 ans, l'espérance de vie a augmenté de plus de 25 ans dans le monde, c'est moins de 10 années pour la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne. Les maladies transmissibles et nutritionnelles représentent encore la moitié des décès prématurés en Afrique.

L'urgence, à la fois méthodologique ou épidémiologique, géographique et économique est donc là, insistent les auteurs. D'autant qu'arrivent aussi dans ces pays, le fardeau des maux psychologiques occidentaux et les facteurs de risque typiques des pays développés, comme l'alcool, le tabac et la toxicomanie. Un indicateur de la grande direction à explorer, concluent les auteurs : Le lien direct entre la maladie mentale et le bien-être physique qui se développe, partout dans le monde, au fur et à mesure que les années passent.


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