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SANTÉ PUBLIQUE : La masse grasse et la richesse, deux marqueurs de longévité ?

Actualité publiée il y a 3 années 11 mois 4 jours
Economics & Human Biology
Des tests réguliers de cholestérol et d’inflammation, ainsi que quelques tests de base, pourraient prédire la maladie chronique à 5 ans (Adobe Stock 114589392)

On connait bien aujourd’hui l’association entre les niveaux socio-économiques, les résultats de santé et la longévité. On sait également que l’obésité est "une comorbidité" de la pauvreté. Cette étude de l’Université d'East Anglia (UK) met en exergue 2 marqueurs majeurs d’invalidité future : le sang ou plutôt les taux de lipides sanguins et la richesse. Avec une implication clinique pratique : des tests réguliers de cholestérol et d’inflammation, ainsi que quelques tests de base, pourraient prédire la maladie chronique à 5 ans. Ces données, présentées dans la revue Economics & Human Biology, qui confirment aussi la hausse continue et concommitante des inégalités de santé et des maladies chroniques, appellent à une nouvelle politique de détection de ces marqueurs majeurs en population générale.

 

Les chercheurs britanniques constatent que les personnes à revenu élevé sont plus susceptibles de consulter et de recevoir une prescription pour leurs problèmes médicaux. Cette inégalité d’accès aux soins en fonction des niveaux de revenus est observée tous les types de services de santé. L’auteur principal, Le Dr Apostolos Davillas, de la Norwich Medical School, confirme : « Nous savions que les personnes les plus pauvres d'Angleterre sont privées d’un grand nombre de soins, par rapport aux plus riches. Cependant, nous voulions préciser le lien entre le statut social et la santé future. Nous montrons que des analyses de sang régulières peuvent permettre de prédire ces résultats ».

Car, en revanche, chez les plus démunis, une moindre recherche de soins de santé est synonyme de risque accru d’incapacité.

C’est donc une nouvelle politique de prévention,

qui nous est proposée ici, avec des tests réguliers portant sur les biomarqueurs sanguins, révélateurs de différentes maladies et permettant une évaluation objective et globale de la santé, quel que soit le niveau de revenus. Les biomarqueurs peuvent en dire long aux médecins bien avant l’apparition de premiers symptômes de la maladie. Parmi ces biomarqueurs, le taux de « mauvais» cholestérol (LDL) dans le sang, qui prédit le risque de maladie cardiaque et les biomarqueurs du stress (fortement liés à la position socio-économique).

 

L’étude des biomarqueurs sanguins chez 5.286 participants à l’étude de cohorte britannique Understanding Society, montre que des différences sont liées au risque de handicap futur. Parmi ces biomarqueurs majeurs qui devraient être recherchés, le cholestérol, la fonction hépatique et rénale et l'inflammation, le stress chronique, les différentes mesures de l'obésité, la force de préhension, la fréquence cardiaque au repos, de la pression artérielle et la fonction pulmonaire. L’analyse de ces marqueurs permet en effet de prédire le niveau d'incapacité des participants à 5 ans.

 

La santé biologique liée à l’accès aux services de santé : les consultations chez le médecin généraliste,  chez les spécialistes et le temps passé à l'hôpital est directement positivement lié à une santé biologique altérée. Avec « un bémol »,

les personnes à revenu élevé sont plus susceptibles de rechercher les soins de santé

et cette inégalité, loin d’annoncer un risque accru de maladie, est plutôt favorable aux futurs résultats de santé. En revanche, les personnes à plus faible revenu en raison de contraintes de temps, d'emploi et de revenus sont plus susceptibles de report de soins de santé.

 

Selon ces experts, « il faut revoir les programmes de dépistage et les stratégies de prévention : rechercher régulièrement et plus systématiquement ces marqueurs de progression du handicap et de l’incapacité en population générale »