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SARCOPÉNIE : La masse musculaire prédit la longévité

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 1 semaine
Journal of Bone and Mineral Research
La sarcopénie est associée à un risque de mortalité toutes causes confondues multiplié par 63 chez les femmes de faible masse musculaire et multiplié par 11,4 chez les hommes

C’est un risque de mortalité toutes causes confondues multiplié par 63 chez les femmes de faible masse musculaire et multiplié par 11,4 chez les hommes, que révèle cette étude de la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo. Des résultats frappants qui rappellent, dans le Journal of Bone and Mineral Research, toute l’importance de la santé musculaire pour un vieillissement en bonne santé, et, de manière plus pratique, la nécessité de pratiquer régulièrement des exercices de force, même au grand âge.

 

La donnée de base de l’étude est précisément la masse musculaire appendiculaire ou la somme de la masse musculaire squelettique des deux bras et des deux jambes (ASM pour Appendiculair skeletal muscle mass). Plus généralement, l’évaluation de la composition corporelle (visuel 2), et en particulier de la masse musculaire appendiculaire, se confirme ici comme une stratégie efficace pour prédire la longévité chez les personnes de plus de 65 ans. Les muscles appendiculaires sont en effet les muscles qui déplacent les appendices, soit les bras et les jambes. Ils jouent un rôle clé dans la stabilisation des épaules et des hanches et dans l’équilibre global.

Les chercheurs ont numérisé la densité osseuse et la composition corporelle par absorptiométrie biphotonique à rayons X

La masse maigre ou musculaire appendiculaire, marqueur clé de longévité

L’étude est menée auprès d’un groupe de 839 hommes et femmes âgés de plus de 65 ans, suivis durant 4 ans. L’analyse constate que le risque de mortalité toutes causes confondues est multiplié par 63 environ au cours de la période de suivi chez les femmes de faible masse musculaire appendiculaire et par 11,4 fois chez les hommes. Pour parvenir à ces ratios frappants, les chercheurs ont évalué la composition corporelle des participants et se sont concentrés sur la masse musculaire appendiculaire, la graisse sous-cutanée et la graisse viscérale. Ils ont ensuite regardé lequel de ces facteurs pouvait prédire la mortalité dans les années à venir. Le facteur clé qui ressort est bien la masse maigre appendiculaire, résume l’auteur principal, le Dr Rosa Maria Rodrigues Pereira, professeur de rhumatologie.

 

Une prévalence de 20% de faible masse musculaire appendiculaire : numériser la densité osseuse et la composition corporelle par absorptiométrie biphotonique à rayons X est la technique utilisée par les chercheurs pour aboutir à ce taux de prévalencve. Une technique qui permet, plus couramment d’évaluer la prévalence de l'ostéoporose et des fractures chez les femmes ou les personnes âgées. Cette analyse a été pratiquée sur un échantillon représentatif des membres les plus âgés de la communauté, dont 323 hommes (39%) et 516 femmes (61%). Précisément, l’analyse constate :

  • une prévalence de 20% de faible masse musculaire chez ces participants de plus de 65 ans ;
  • un taux de décès de 15,8% (132) chez les participants à 4 ans, dont 20% chez les hommes et 13% chez les femmes ;
  • dont 43,2% de problèmes cardiovasculaires.
  • en règle générale, les sujets décédés étaient plus âgés, pratiquaient moins d'exercice et souffraient davantage de diabète et de problèmes cardiovasculaires ;
  • chez les femmes décédées, l’IMC avait également diminué ;
  • chez les hommes décédés, les antériorités de chute étaient plus fréquentes ;
  • seule une faible masse musculaire s’avère significative chez les femmes, compte tenu des variables d’ajustement,
  • chez les hommes, la graisse viscérale vient accroître le risque de décès : le taux de mortalité double avec chaque augmentation de 6 cm2 de graisse abdominale ;
  • les changements hormonaux liés à la ménopause pourraient expliquer en partie cette différence entre hommes et femmes.

 

 

Alerte à la sarcopénie : cette perte progressive de masse et de qualité musculaires associée à l’âge touche environ 46% des personnes âgées de 80 ans et plus. La sarcopénie, en particulier lorsqu'elle est associée à l'ostéoporose, accroît la vulnérabilité des personnes âgées, qui sont alors plus exposées aux chutes, aux fractures et à d'autres blessures physiques. Ici, l’analyse par absorptiométrie à rayons X a permis à l’équipe de développer un algorithme permettant de détecter la sarcopénie chez les patients âgés. « En gros », les sujets dont la masse musculaire est inférieure de 20% à la moyenne ont été classés comme sarcopéniques.

Notons que la perte de masse musculaire, qui survient naturellement après l'âge de 40 ans, peut passer inaperçue en raison de la prise de poids. Selon les estimations, entre 1% et 2% de la masse musculaire est perdue chaque année après 50 ans. Les facteurs susceptibles d’accélérer la perte musculaire comprennent la sédentarité, un régime pauvre en protéines, les maladies chroniques et l’hospitalisation.

Enfin, la perte de masse musculaire appendiculaire entraîne un effet évident sur la posture, l'équilibre et le mouvement. Sans compter les autres fonctions essentielles des muscles squelettiques pour le corps : ils partticipent à réguler la glycémie en consommant de l'énergie pendant la contraction et maintiennent la température du corps. Ils produisent également des hormones messagères, telles que la myokinase, qui facilitent la communication avec différents organes et influencent les réponses inflammatoires.

 

 

Oui, la sarcopénie peut être prévenue ! Elle peut même être inversée par l'exercice physique, en particulier le raffermissement musculaire. Un apport raisonnable de protéines est également recommandé.


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