SCHIZOPHRÉNIE: Père trop âgé, risque pour l'enfant
Cette étude menée par des chercheurs de l’Inserm publiée dans la fameuse revue française L’Encéphale montre que le risque de schizophrénie augmente avec l’âge du père au moment de la conception, notamment après 35 ans. A partir de 35 ans, âge de conception du père, le risque de schizophrénie pour l’enfant pourrait doubler. Un résultat qui n’a pas été retrouvé pour la mère.
La schizophrénie apparaît le plus souvent chez l'adulte jeune entre 15 et 25 ans. Sa prévalence serait de près de 1% en France, à mettre en regard avec une prévalence des troubles mentaux de 14-18% et de la dépression majeure de 6% à 9% chez les femmes. Les symptômes de la schizophrénie sont les délires, les hallucinations, le retrait social, une désorganisation de la pensée et des actes et des troubles cognitifs. Les traitements antipsychotiques ne sont efficaces que dans 50% des cas.
Plusieurs travaux effectués sur des modèles animaux ou à partir d'études de cohortes au cours des dernières années suggèrent un lien entre l'âge du père et le risque d'affection mentale, rappelle l'inserm qui cite une récente étude hollandaise suggérant que l'âge du père augmente le risque de développer schizophrénie et autisme: Dans une population de plus de 70.000 personnes, les enfants nés de pères âgés de 40 ans avaient trois fois plus de risque d'être atteints d'autisme par rapport à ceux dont les pères avaient 20 ans.
L'équipe du Pr Franck Schürhoff, Pôle de Psychiatrie du Groupe Hospitalier Chenevier-Mondor, Inserm unité 955, a effectué une méta-analyse de 13 études parues entre 2000 et 2009, incluant des dizaines de milliers de patients. Tous les résultats concordent sur le fait que l'âge avancé du père au moment de la conception augmente le risque pour l'enfant de développer une schizophrénie. "A partir de 35 ans, le risque est multiplié par deux, puis augmente de façon linéaire avec l'âge. Au-delà de 50 ans, il est multiplié par 4", résume Franck Schürhoff.
Selon les auteurs, l'apparition de mutations au moment de la spermatogenèse serait l'explication la plus plausible, avec un risque d'apparition et de transmission des mutations plus important chez le père qui expliquerait que le même résultat n'ait pas été retrouvé pour la mère.