SCLÉROSE en PLAQUES : Le microbiote intestinal, facteur crucial de progression de la maladie
Ces chercheurs de l'école de médecine Robert Wood Johnson de Rutgers (New Jersey) révèlent que certaines bactéries intestinales, au jeune âge vont contribuer à l'apparition et à la progression de la maladie de la sclérose en plaques (SEP). Ces conclusions, obtenues chez l’animal et présentées dans les actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) expliquent comment ensemble, l'âge, les bactéries intestinales et les gènes de risque de la SEP semblent se combiner pour déclencher la maladie. Enfin, l’étude est la première à identifier les mécanismes par lesquels les bactéries intestinales déclenchent les changements dans le système immunitaire qui sous-tendent la progression de la SEP.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune dans laquelle les cellules T du patient détruisent la gaine de myéline entourant les cellules nerveuses. Cette destruction de la myéline essentielle à la capacité des cellules nerveuses à transmettre l'information, entraîne des troubles musculaires, de l'équilibre et de la vision. 85% des patients sont atteints par la forme rémittente de la maladie, qui se manifeste par poussées, avec l’apparition de troubles moteurs, sensitifs et cognitifs, qui régressent en quelques semaines. Si la SEP représente la cause la plus fréquente d’invalidité neurologique chez l’adulte jeune, il n’existe actuellement aucun remède définitif, seulement des traitements permettant d’atténuer les symptômes.
Certaines bactéries intestinales, facteur de risque de SEP ? Dans cette étude, les chercheurs utilisent des gènes de risque de la SEP pour concevoir des souris génétiquement modifiées, modèles de SEP. Placées au départ dans un environnement stérile et exempt de germes, ces souris modèles ne développent pas la maladie. Exposées à un environnement naturel, peuplé de bactéries, les souris développent une maladie similaire à la SEP et une inflammation dans les intestins (dysbiose). Ces premiers résultats suggèrent que les bactéries intestinales peuvent être un facteur de risque et de déclenchement de la maladie.
Un lien plus fort entre les bactéries intestinales et un âge plus jeune, est identifié avec ces travaux. Or il se trouve que c’est la période de la vie où l’incidence de la SEP est la plus élevée. Ces souris modèles sont en effet plus enclines à développer la SEP que les souris plus âgées. Ensemble, l'âge, les bactéries intestinales et les gènes de risque semblent « travailler ensemble » pour déclencher la maladie.
Des implications thérapeutiques ? L'élimination des espèces nuisibles de bactéries intestinales liées à la progression de la SEP, ou à l'inverse, l’augmentation, par probiotiques par exemple, des niveaux de bactéries bénéfiques pourrait permettre de ralentir la progression de la maladie. C’est l’objet de l’essai clinique en cours : les US National institutes of Health financent la validation de ces résultats expérimentaux chez un échantillon de patients atteints de la SEP.
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