SCLÉROSE latérale amyotrophique: Découverte d'une protéine clé commune à toutes les SLA
Le processus sous-jacent à la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative mortelle qui paralyse ses victimes, a longtemps échappé aux scientifiques et empêché le développement de thérapies efficaces. Les scientifiques n’étaient pas certains, jusqu’à ce jour que toutes les formes de la maladie convergent vers un processus identique. Cette étude de la Northwestern University Feinberg School of Medicine, dont les conclusions sont publiées dans l’édition du 21 août de Nature, identifie une cause fréquente et commune à toutes les formes de la SLA. En cause, la protéine ubiquilin2.
La SLA est caractérisée par un affaiblissement puis une paralysie des muscles des jambes et des bras, des muscles respiratoires, ainsi que des muscles de la déglutition et de la parole. En France, plus de 800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Sa prévalence est estimée à 1/25.000. Il n'existe aucun traitement pour la SLA, et le peu de traitements disponibles ont une efficacité limitée. Environ 90% des cas de SLA sont sporadiques et son origine reste globalement inconnue.
La base de ce trouble est la déficience d'un système de recyclage des protéines dans les neurones de la moelle épinière et du cerveau. Le fonctionnement optimal des neurones repose sur le recyclage efficace des blocs de construction de protéines dans les cellules. Dans la SLA, ce système de recyclage est cassé. Le neurone ne peut pas se réparer lui-même et est endommagé. Cette découverte mène à l'opportunité d'une cible thérapeutique commune à tous les types de SLA, c'est-à-dire héréditaire ou familiale, sporadique et la démence fronto-temporale.
Un nouvelle voie de traitement efficace pour la SLA: C'est ce qu'espère l'un des auteurs, le Dr Teepu Siddique, du service de neurologie du Northwestern Memorial Hospital. "Nous pouvons maintenant tester des médicaments qui contrôlent cette voie liée à la protéine ubiquilin2 responsable, ou l'optimiser, de sorte qu'elle puisse fonctionner normalement." La découverte de cette panne dans le recyclage des protéines peut également avoir un rôle plus large dans d'autres maladies neurodégénératives comme les démences telles que la maladie d'Alzheimer et ou de Parkinson, caractérisées par des agrégations de protéines. L'élimination des protéines endommagées ou mal repliées est essentielle pour un fonctionnement cellulaire optimal, précise l'auteur.
Le rôle de la protéine, ubiquilin2 est de recycler les protéines endommagées ou mal repliées dans les neurones corticaux et de les réinitialiser. Chez les personnes atteintes de SLA, les chercheurs ont découvert qu'ubiquilin2 ne faisait pas son travail. En conséquence, les protéines endommagées s'accumulent dans les moto-neurones ainsi que dans les neurones corticaux et hippocampiques. Les accumulations de protéines provoquent la dégénérescence des neurones. Les scientifiques ont également découvert des mutations sur ubiquilin2 chez les patients atteints de SLA familiale ou SLA démence.