SÉDENTARITÉ: Savoir sortir du carcan à tous les âges de la vie
Cette édition spéciale du Bulletin hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire rappelle aussi aux Professionnels combien l’activité physique ou sportive (APS) est un facteur essentiel de santé. Il est donc aussi de leur responsabilité d’encourager sa pratique à tous âges de la vie. Tout comme les habitudes alimentaires qui se prennent au plus jeune âge, l’activité physique doit faire partie des habitudes de vie incontournables dès l’enfance. Comme l’écrit Jean-François Toussaint, Président du groupe Adaptation et prospective du Haut Conseil de la santé publique, si « tout a été dit et montré », il n’est pas inutile de rappeler les fenêtres d’intervention possibles. Bref, l’exercice physique est à prescrire, la sédentarité, à proscrire.
N'est-ce pas le premier des médicaments ? s'était interrogée cette étude publiée dans le British Medical Journal qui « récapitulait » les effets de l'exercice et concluait que dans certains cas même, et vs certains médicaments, l'exercice s'avère même significativement plus efficace pour réduire le risque de mortalité. Toute la population doit donc trouver sa place dans un programme Sport pour la santé, avaient aussi écrit en substance, les experts de l'Académie de médecine dans leur rapport « Les activités physiques et sportives, la santé, la société », faisant valoir que le sport prescrit si nécessaire, et remboursé, c'est aussi bon pour la Sécu. Ici, sont développées des interventions possibles pour l'ouverture à l'exercice physique, de l'acquisition des repères de motricité par le jeu chez le petit enfant à la prévention de la sédentarité chez les plus âgés.
L'APS est en sans doute l'un des moyens les plus efficaces et les moins coûteux pour réduire l'incidence des maladies non transmissibles : réduction du risque de maladies cardiovasculaires ou métaboliques et de nombreux cancers, amélioration de la santé mentale et des capacités cognitives chez l'enfant, préservation de la mémoire chez le sujet âgé. Et, globalement, 3 années de vie de plus en bonne santé.
Chez l'enfant, ici âgé de 3 à 10 ans, les jeux en plein air sont l'occasion de pratiquer une activité physique. Pourtant, pendant les jours d'école, 39% des enfants de 3 à 10 ans ne jouent jamais en plein air. Seuls 50% des enfants pratiquent des jeux en plein air au moins 2 jours par semaine. Une proportion significativement moins élevée chez les enfants en surpoids ou obèses…L'étude contribue à préciser les foyers cibles auprès lesquels des interventions peuvent être menées pour favoriser la pratique de l'APS et réduire la sédentarité chez l'Enfant.
Chez les collégiens, la sédentarité est associée au surpoids et à l'obésité. Une étude menée sur près de 50.000 collégiens et lycéens, âgés de 11 à 18 ans, révèle que la condition physique, un indicateur du niveau d'activité physique, appréciée ici par des tests de vitesse répond de manière asymétrique aux variations d'IMC, selon le manque de masse musculaire active ou l'excès de masse adipeuse. Elle confirme qu'un poids de forme est associé à une condition physique optimale. L'étude suggère que les enfants et adolescents ayant une bonne condition physique présentent les risques sanitaires les plus faibles.
Chez l'adulte actif et urbain, le mode de déplacement est aussi l'occasion de promouvoir l'APS. La promotion de la marche et du vélo, qui passe par la mise en œuvre de politiques urbaines a ses impacts positifs sur la mortalité et la morbidité. Une étude, menée à Barcelone les confirme, et comme supérieurs aux risques liés à une augmentation de l'exposition à la pollution atmosphérique et aux accidents de circulation. Bref, en ville aussi, le sport c'est bénéfique et la pollution n'est généralement pas une contre-indication.
Chez l'adulte d'âge mûr, à 50 ans et plus, l'APS trouve l'expression probablement la plus large de ses multiples bénéfices. Un facteur préventif primordial alors que s'accentue le vieillissement de la population et en particulier en France. Ses bienfaits vont concerner tous les appareils et systèmes du corps humain, cardiovasculaire, locomoteur, neurocognitif et immunitaire, et permettre un « vieillissement réussi », en bonne santé et avec un niveau élevé de bien-être et de qualité de vie. L'APS participe ainsi à la lutte contre la « fragilité », au maintien de l'autonomie et à la prévention de la dépendance. Bref, plus que jamais, mais à condition de l'avoir apprivoisée tout au long de la vie, et de l'adapter à chaque âge de la vie, l'activité physique est le premier facteur de qualité et d'espérance de vie.
Mais peut-elle être dangereuse ? Il est également reconnu que la pratique d'une activité physique et sportive peut aussi présenter des inconvénients dont les risques d'accident traumatique
ou d'événements cardiaques. Une dernière étude de ce BEH rappelle donc la nécessité de mieux connaître pour mieux conseiller et prévenir, l'épidémiologie et les facteurs de risque, des accidents en pratique sportive.
Bref, une nouvelle confirmation et sensibilisation, toujours utile, de l'importance de ne jamais se laisser enfermer dans le carcan de la sédentarité.
Source : BEH- InVS N° 30-31 | 6 octobre 2015
Lire : KINÉSIOLOGIE: Et si on prescrivait l'exercice physique? –
EXERCICE PHYSIQUE: N'est-ce pas le premier des médicaments? –
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