SEL et ALIMENTATION: Les initiatives en Santé publique sont-elles efficaces?
La consommation excessive de sel ou sodium est un facteur de risque reconnu d’hypertension artérielle, d’accident vasculaire cérébral, de maladie cardiovasculaire et d’autres conditions. Aujourd’hui, et en dépit des nombreuses recommandations, la consommation de sodium alimentaire reste trop élevée dans presque tous les pays, dont la France. Cet excès de sodium alimentaire « coûte cher » en Santé publique. Cette nouvelle revue systématique Cochrane de la littérature montre l'efficacité des initiatives d’éducation à l'échelle de la population à réduire la consommation de sel ; mais à une condition : inclure « toute la chaine des intervenants », des industriels pour la reformulation des produits alimentaires, au consommateur, pour l’adhésion à de bonnes habitudes alimentaires.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation maximum de 5 g de sel par jour soit 2 g de sodium. En effet, des apports alimentaires trop élevés en sel (ou sodium) ont été largement associés au risque cardiovasculaire, cependant certaines études ont souligné la difficulté d'estimer l'impact réel d'une réduction du sel, d'autres études ont contredit ce bénéfice. Une récente étude, américaine, publiée dans l'American Journal of Hypertension, a suggéré que les niveaux de consommation de sodium recommandés par les agences sanitaires sont déjà néfastes pour la santé. Les Français consomment environ 10 g de sel par jour soit 4 g de sodium chez les hommes et 8 g de sel, soit 3,2 g de sodium chez les femmes et la recommandation du PNNS est de 3,2 g/jour chez les hommes et 2,6 g/jour chez les femmes et les enfants. Cette revue menée par les experts du Cochrane Public Health Group révèle toute l'efficacité des lignes directrices et des initiatives de réduction de sodium alimentaire au niveau de la population.
Ainsi, ici, les experts cherchent à évaluer l'impact des interventions en population pour la réduction du sodium alimentaire par la revue et l'analyse des études publiées sur le sujet, dans les grandes bases de données jusqu'en 2015. Parallèlement, les experts procèdent à un examen complet des efforts nationaux de réduction de sodium entrepris dans le monde. L'analyse de l'impact des initiatives repose sur les estimations de la consommation de sodium réalisées à partir des données d'enquêtes alimentaires ou d'analyses d'échantillons d'urine. Toutes les estimations ont été converties en une mesure unique, la consommation de sel en grammes par jour. Après avoir examiné 881 études les auteurs retiennent 15 initiatives nationales portant au total sur 260.000 participants, puis 10 portant au total sur 64.798 participants, suffisamment qualifiées pour permettre une analyse quantitative de l'impact :
- 5 études confirment des diminutions de la consommation de sel quotidienne moyenne par personne allant de 1,15 grammes / jour de moins (Finlande) à 0,35 grammes / jour de moins (Irlande),
- 2 initiatives montrent, au contraire, une augmentation de la consommation de sel (Canada (1,66) et Suisse (0,80 grammes / jour de plus par personne)).
- Les autres initiatives ne montrent pas un changement statistiquement significatif.
- 7 des 10 initiatives intégraient plusieurs étapes de la production alimentaire, à la distribution (écoles, collèges) et consommation alimentaire. Parmi ces 7 initiatives, 4 permettent une diminution moyenne statistiquement significative de la consommation de sel.
Tous les acteurs de la chaine doivent être concernés: Selon les experts, les interventions en population générale en faveur de la réduction du sodium alimentaire ont le potentiel d'entraîner des réductions de consommation à l'échelle de la population à une condition, intégrer toutes les étapes et les acteurs concernés dans la chaine alimentaire. Cependant, la grande variation des résultats entre les différentes études non seulement appelle à d'autres recherches, mais révèle l'insuffisance de bilan, post-initiative ou intervention, en Santé publique.
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