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SEPTICÉMIES chez les nouveau-nés : Comment mieux les prévenir

Actualité publiée il y a 13 années 6 mois 3 semaines
Pediatrics

La prophylaxie antibiotique administrée aux mères à risque a permis de réduire l'incidence des infections précoces à streptocoques du groupe B chez leurs bébés. Ces bactériémies chez les nouveaux nés peuvent entraîner des complications graves pneumonie, méningite, septicémie avec une morbidité et une mortalité importantes. Ces résultats publiés dans l’édition en ligne du 25 avril de la revue Pediatrics appellent à une prévention plus systématique et renforcée de ce type d’infections.

Les streptocoques du groupe B (SGB) sont des bactéries communes que l'on retrouve souvent dans le vagin, le rectum et la vessie des femmes. Si les infections à SGB sont bénignes chez la femme et peuvent être traitées rapidement en utilisant des antibiotiques, il n'y a pas de moyen de prévenir à 100% la transmission des bactéries de SGB de la mère à l'enfant et certains bébés meurent de complications liées à une infection à SGB. Entre 1 et 2 % des nouveau-nés colonisés développent une infection néonatale précoce grave, pneumonie, méningite, septicémie. La mortalité lors d'une septicémie néonatale précoce par SGB est actuellement d'environ 20 %, alors qu'elle était de 30 à 90% dans les années 70. 70 % des cas de septicémie néonatale apparaissent chez des nouveau-nés à terme, par contre, en cas de septicémie, la mortalité est significativement plus importante chez les prématurés. La septicémie est considérée comme précoce lorsqu'elle survient chez les nourrissons de moins de 72 heures.


Cette étude multi-sites a cherché à déterminer les taux actuels de septicémie précoce chez les nouveau-nés, les agents pathogènes en cause, la morbidité et la mortalité associées à ce tyoe d'infections démontre que les agents pathogènes les plus fréquents associés à la septicémie sont aujourd'hui les streptocoques du groupe B (SGB) chez les nourrissons nés à terme et la bactérie Escherichia coli et chez les prématurés. L'étude a porté sur près de 400.000 nouveau-nés et suggère que les taux d'infection des nouveau-nés augmentent avec la diminution de l'âge gestationnel et la faiblesse du poids de naissance.

Le taux global d'infection s'élève à 0,98/ 1.000 naissances vivantes dont 0,41 pour les infections à GBS et 0,28 pour les infections impliquant E. coli.

Les streptocoques du groupe B avait émergé tout comme la méningite comme la principale cause de décès précoce du nouveau-né dans les années 1970. En 2002, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont recommandé le dépistage universel des femmes à 35 à 37 semaines de grossesse suivie d'une chimioprophylaxie pour les femmes présentant une colonisation par SGB. "Ce type d'infections survient dans presque un cas pour mille naissances vivantes”, rappelle le Dr. Barbara Stoll, auteur principal de l'étude, du Département de pédiatrie de l'Emory University. "Avec près de 4 millions de naissances par an aux États-Unis, nous estimons qu'environ 3.000 enfants par an développent une septicémie précoce. Avec les taux de mortalité actuels, environ 300 à 350 décès par an sont liés à la septicémie néonatale."

Mais comment prévenir la septicémie précoce ? L'étude montre également que les modes de prévention des infections néonatale à SGB ne sont pas évidents. “Les occasions manquées pour la prévention de l'infection à SGB comprennent l'absence de test dedépistage chez toutes les femmes qui accouchent à terme, l'absence de prescription d'antibiotiques à toutes les femmes infectées ou à celles qui ont accouché avant terme avec un statut de colonisation inconnu et les faux négatifs chez les femmes qui accouchent avec infection à SGB”.

Enfin, l'absence de suivi du dossier médical chez certaines femmes colonisées par les SGB préalablement à l'accouchement et l'accouchement lui-même reste également un frin important à la prévention.

En France, le Haut Conseil de la santé publique préconise que le prélèvement vaginal recommandé pour le dépistage du streptocoque du groupe B réalisé entre la 34e et la 37e semaine d'aménorrhée, permette également un suivi de la prévalence des E coli dans la flore vaginale des femmes enceintes.