Sevrage TABAGIQUE: Rien ne sert de mâcher ou de patcher
C’est ce que conclut cette étude de la Harvard School of Public Health (HSPH) et de l'Université du Massachusetts (Boston), et tout particulièrement pour les patchs et les gommes, même combinés avec un soutien anti-tabagique. Grosse déception pour ceux qui les ont adoptés. Cette recherche, financée par les National institutes of Health (NIH) et menée sur près de 800 personnes est publiée dans l’édition en ligne du 9 janvier dans Tobacco Control, une revue du groupe BMJ.
«L'étude montre la nécessité pour la Food and Drug Administration, qui supervise la réglementation des médicaments de sevrage tabagique aux U.S. de se baser sur des preuves scientifiques d'efficacité à long terme», explique Gregory Connolly, directeur du Center for Global Tobacco Control à la HSPH, co-auteur de cette étude.
Cette étude prospective de cohorte, dirigée par Hillel Alpert, chercheur à la HSPH a suivi 787 fumeurs adultes dans le Massachusetts qui avait récemment cessé de fumer. Les participants ont été interrogés à 3 reprises durant les périodes 2001-2002, 2003-2004 et 2005-2006. Les participants devaient indiquer s'ils avaient utilisé une thérapie de substitution nicotinique sous forme de patch dermique, de gomme à mâcher, d'inhalateur de nicotine voire de spray nasal et, dans ce cas, quelle avait été leur durée maximum d'utilisation de ces produits en continu. Ils devaient également préciser sils avaient suivi un programme de soutien à l'arrêt du tabac.
Aucune amélioration significative avec ces substituts, que ce soit pour les « gros » ou les « petits » fumeurs : Car les résultats montrent, pour chacune des 3 périodes d'évaluation, que près d'un tiers des ex-fumeurs récents avait rechuté. Les chercheurs ne constatent aucune différence significative dans les taux de rechute parmi ceux qui ont utilisé un substitut durant plus de 6 semaines, avec ou sans conseils ou soutien professionnels. Aucune différence de quitter le succès avec l'utilisation de la TRN a été trouvé pour les fumeurs soit lourd ou léger.
Cette étude montre que l'utilisation des substituts n'est pas plus efficace que prendre la décision d'arrêter par soi-même, explique l'un des auteurs. A minima, pour l'équipe de recherche, de nouvelles études de cohorte, plus larges, sont nécessaires pour tenter d'identifier une efficacité éventuelle, sur la population générale. Cela remet évidemment en cause la prise en charge par les caisses de l'Assurance maladie, de ces médicaments « à la nicotine », surtout en regard d'autres types d'intervention comme celles reconnues efficaces (campagnes de prévention, hausse des taxes, interdiction dans les lieux publics…).
Des conclusions précieuses quand on sait qu'' en France, comme aux Etats-Unis, le tabagisme a du mal à baisser, depuis ces 5 dernières années.
Source: Tobacco Control,doi:10.1136/tobaccocontrol-2011-050129, online January 9, 2012. A Prospective Cohort Study Challenging the Effectiveness of Population-based Medical Intervention for Smoking Cessation (Visuel Harvard School of Public Health (HSPH))
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