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SOCIÉTÉ: Crise, insécurité alimentaire et perte de contrôle du diabète

Actualité publiée il y a 9 années 10 mois 6 jours
JAMA Internal Medicine

La crise et les difficultés économiques entrainent un usager de santé sur 3 à reporter certains soins, le patient diabétique fournit, avec cette étude du Massachusetts General Hospital (Boston), un exemple « type » du double ou triple effet crise : L’insécurité alimentaire vient s’ajouter à l’insuffisance de moyens pour les médicaments et la surveillance et à un accès trop limité aux structures de soins ambulatoires. Bref, en temps de crise, les patients diabétiques contrôlent moins bien leur glycémie. Une analyse, certes américaine, mais qui suggère, dans le JAMA Internal Medicine, un couplage plus systématique, pour les plus démunis des structures de soins ambulatoires et des services de soutien social.


Clairement, l'étude révèle une difficulté financière croissante d'accès aux aliments sains et aux dispositifs et aux médicaments ce qui entraîne une détérioration du contrôle du diabète. Le Dr

Seth A. Berkowitz a cherché à évaluer l'association entre cette « nouvelle » insécurité, le contrôle du diabète et l'accès aux soins de santé chez 411 patients suivis d juin 2012 à octobre 2013 dans une clinique de soins primaires, 2 centres de santé communautaire et un centre de traitement spécialisé dans le diabète.

· 19,1% des patients déclarent une insécurité alimentaire;

· 27,6% une impossibilité financière d'accès aux traitements,

· 46% présentent un diabète mal contrôlé (l'hémoglobine A1c, cholestérol, pression sanguine),

A ces critères directement corrélés au diabète, s'ajoutent, pour

- 10,7%, l'absence de domicile fixe,

- 14,1% des difficultés financières d'accès aux services publics (précarité énergétique)

- 39,1%, une insécurité sur au moins 1 besoin primaire.

L'insécurité alimentaire est identifiée comme le facteur majeur de mauvais contrôle de la glycémie et est associée à un nombre de visites ambulatoires accrues. Cette relation dose dépendante, niveau d'insécurité économique, mauvais contrôle du diabète et utilisation accrue des soins de santé en ambulatoire implique de revoir l'accès aux ressources de santé et de coupler, écrivent les auteurs ces ressources sanitaires pour les patients diabétiques avec des services de soutien social qui agissent au niveau des besoins primaires (alimentation, logement, chauffage) mais aussi des dispositifs d'autosurveillance.

Une étude « sociologique » ciblée sur le diabète certes, mais la maladie est un fardeau croissant et prioritaire en santé publique et l'étude fournit ainsi un exemple significatif de compromission, avec la crise, de facteurs majeurs de mode de vie, impliqués dans d'autres grandes maladies chroniques et simultanément, d'insuffisance croissante d'accès aux traitements et aux soins.


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