SOCIO: Facebook fait des envieux puis des déprimés
Ce n’est pas la première fois que l’on évoque la « Facebook Depression ». « Checker » son compte Facebook serait même devenu, selon de précédentes études bien plus addictif que fumer une cigarette, au point d’être assimilé à un vrai diagnostic par les pédiatres américains. Cette nouvelle étude, menée sur des étudiants américains, aboutit à des conclusions un peu différentes : elle montre qu’un usage intense fait naître un drôle de sentiment, celui d'envie, en se comparant en permanence avec les autres, sentiment qui favorise ensuite, en effet, le développement de symptômes de dépression. En bref, l'effet dépression lié à un usage intense serait principalement médié par des sentiments d'envie.
Les chercheurs de la Bradley University, de l'Université du Missouri et de la Nanyang Technological University (Singapour) ont interrogé plus de 700 étudiants américains, pour mieux définir la relation entre l'ampleur de l'usage de Facebook et d'éventuels effets psychologiques. Ils se sont basés sur une revue de la littérature et de précédentes études suggérant déjà l'association entre un usage intense du réseau et la déprime ou la tristesse. Afin d'y voir plus clair, les chercheurs ont effectué un sondage en ligne sur 736 étudiants, à 68% des femmes et âgés en moyenne de 19 ans. Les questions portaient sur le temps moyen d'utilisation par jour et, sur une échelle en 5 points l'utilisation des différentes fonctionnalités proposées (mettre à jour son profil, publier des photos, poster un commentaire, lire un fil RSS…). Puis les participants devaient aussi évaluer sur une échelle de 5 points un certain nombre d'affirmations permettant d'évaluer les sentiments ressentis avec l'usage, dont l'envie, la jalousie ou la dépression. L'analyse aboutit à des conclusions originales :
· A l'absence de relation directe significative entre l'utilisation de Facebook et les symptômes de dépression,
· Il existe une relation significative entre l'utilisation de Facebook et des sentiments d'envie : Ainsi les utilisateurs les plus acharnés rapportent des sentiments d'envie plus forts,
· cette relation Facebook-envie, n'est pas influencée par le nombre « d'amis »,
· il existe en revanche une relation significative entre l'envie et les symptômes de dépression et le sentiment d'envie pèserait pour environ 25% de ces symptômes.
C'est donc une relation complexe qui est peu à peu décryptée entre Facebook, des sentiments d'envie, et finalement des symptômes de la dépression -sans preuve ici de relation de cause à effet. Cependant, l'idée que passer du temps sur Facebook à regarder ce que font les amis pourrait bien contribuer à un sentiment d'envie, puis à un sentiment de déprime.
Source: Computers in Human Behavior February 2015 doi:10.1016/j.chb.2014.10.053 Facebook use, envy, and depression among college students: Is facebooking depressing?
(Visuel © Cifotart - Fotolia.com)
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