SOMMEIL et APPRENTISSAGE : Les alterner permet de mieux mémoriser
Cette étude développe l’un des bénéfices du sommeil sur l’apprentissage, en montrant que des épisodes de sommeils entre les différentes phases ou sessions d’un apprentissage vont apporter un double avantage : un temps très réduit de réapprentissage -c’est-à -dire de révision de ce que l’on a déjà appris une première fois- et une mémorisation bien plus solide à long terme. Ces conclusions présentées dans la revue Psychological Science, confirment toute l’importance du sommeil pour la consolidation de la mémoire de long terme.
Les scientifiques de l'l'Université de Lyon rappellent que si de précédentes recherches ont déjà suggéré que dormir après un apprentissage est une bonne stratégie, leur étude montre aujourd'hui qu'entrecouper l'apprentissage de courtes phases de sommeil améliore encore cette stratégie. Bref, ils ajoutent les notions d'alternance et de répétition.
Les chercheurs ont donc voulu valider l'hypothèse que dormir entre 2 sessions d'étude pourrait rendre le processus de réapprentissage plus efficace, c'est-à -dire réduire l'effort nécessaire pour rappeler des données à la mémoire. 40 participants adultes ont été assignés au hasard soit à un groupe « sommeil » ou à un groupe « éveil ».
- Lors de la première session, ont été présentés à tous les participants, 16 paires de mots en français-swahili dans un ordre aléatoire. Après l'étude d'une paire pendant 7 secondes, le mot en swahili apparait et les participants sont alors invités à taper la traduction française. La paire de mots correcte a est ensuite montrée pendant 4 secondes. Tous les mots qui n'ont pas été correctement traduits sont présentés à nouveau, jusqu'à ce que chaque paire de mots soit correctement traduite.
- 12 heures après la session initiale, les participants ont effectué une tâche de rappel consistant à traduire l'ensemble des 16 mots correctement.
Les participants du groupe « éveil » ont terminé la première session le matin et la deuxième session dans la soirée du même jour, les participants du groupe « sommeil » ont achevé la première session le matin, ont dormi la nuit et effectué la 2è session le lendemain matin.
L'expérience montre,
· évidemment l'absence de différence entre les 2 groupes à la première session,
· mais à la seconde session, les participants qui avaient dormi se rappellent environ 10 des 16 mots, vs seulement 7,5 mots, pour les participants du groupe éveil.
· Le réapprentissage nécessite chez ceux qui dorment environ 3 répétitions ou séances d'apprentissage pour être en mesure de se rappeler les 16 mots, vs 6 chez ceux qui ne dorment pas.
Ø En conclusion, dormir entre 2 sessions d'apprentissage permet aux participants de le faire plus rapidement et à moindre effort : « Les souvenirs qui n'étaient pas explicitement accessibles au début du réapprentissage semblent avoir été reconsolidés ou réveillés par le sommeil, en quelque sorte », commentent les auteurs.
Cette amélioration de la mémoire, favorisée par le sommeil, semble durable : les données de suivi montrent que les participants du groupe de sommeil ont surpassé leurs concurrents sur le test de rappel 1 semaine plus tard. Le groupe de sommeil montre en effet très peu d'oubli, et parvient à se rappeler en moyenne 15 des 16 paires de mots, alors que le groupe « éveil » n'a finalement mémorisé que 11 des 16 paires. Cet avantage reste perceptible 6 mois après l'expérience.
Des résultats qui suggèrent que l'alternance de sessions d'étude et de séances de sommeil pourrait être un moyen de favoriser une mémorisation plus solide et plus longue.
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