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SOMMEIL et rêves participent au bien-être émotionnel

Actualité publiée il y a 12 années 10 mois 2 jours
Current Biology

Les rêves pourraient être une thérapie pour chasser nos souvenirs douloureux et mettre les soucis en perspective, constatent ces scientifiques de l'Université de Californie dans l’édition du 23 novembre, de la revue Current Biology. Ces conclusions expliquent aussi pourquoi certains traitements qui suppriment l'activité du cerveau pendant la nuit sont efficaces sur certains troubles psychologiques.

La recherche a porté sur le sommeil paradoxal, cette phase du sommeil appelée « Rapid Eye Movement » (REM), une phase de sommeil profond, où le dormeur est difficile à éveiller et où les rêves se produisent. Le tonus musculaire est presque inexistant mais le cerveau toujours très actif. Cette phase du sommeil est caractérisée par des mouvements oculaires rapides. Les chercheurs constatent que les participants montrent alors une activité réduite dans les zones du cerveau liées aux émotions.


Comment le sommeil peut-il favoriser le bien-être émotionnel ? Ces résultats qui confirment la croyance qu'un bon sommeil peut mettre nos soucis et émotions en perspective ont été obtenus sur un petit groupe de 34 participants adultes en bonne santé. La recherche a mesuré les effets du sommeil paradoxal sur les émotions des participants en utilisant une grande variété de méthodes, telles que les rapports subjectifs des participants, la réalisation de scans IRM de leur cerveau et des enregistrements de l'activité électrique de leur cerveau pendant le sommeil paradoxal.

Le sommeil, pour prendre de la distance avec les soucis de la journée : Ces scientifiques constatent que durant le sommeil profond ou sommeil paradoxal la chimie du stress s'estompe pour prendre de la distance avec les soucis de la journée et suggèrent des preuves d'un lien de causalité entre le sommeil et la partie du cerveau concernée par l'émotion et les sentiments. Presque tous les troubles de l'humeur impliquent des anomalies du sommeil, rappellent les auteurs, généralement liées au sommeil paradoxal. Le sommeil paradoxal peut réduire la réaction du cerveau à des expériences émotionnelles vécues dans la journée, réduisant ainsi leur intensité émotionnelle, en supprimant certains messagers chimiques impliqués dans le stress et l'excitation.

Durant les tests, les participants ont visionné 150 images chargées d'émotion, extraites d'un programme standardisé conçu pour tester la réaction émotionnelle. Les participants ont visionné ces images deux fois à 12 heures d'intervalle. Chaque fois, ils ont été invités à évaluer l'intensité émotionnelle subjective des images sur une échelle de 1-5 et, dans le même temps, ils subissaient un scanner IRM qui mesurait l'activité cérébrale. Un groupe avait dormi entre les deux séances du test et les chercheurs ont enregistré l'activité électrique du cerveau de ce groupe pendant qu'il dormait, à l'aide d'électroencéphalogrammes (EEG).

Les chercheurs constatent un certain nombre de différences entre les deux groupes, en particulier dans l'amygdale, une zone du cerveau impliquées dans le traitement de l'émotion.

• dans le groupe qui avait dormi pendant la nuit entre les 2 séances, l'activité dans l'amygdale est significativement réduite entre la première et la deuxième séance,

• dans le groupe qui a effectué les 2 séances, sans dormir entretemps, l'activité dans l'amygdale considérablement augmenté entre la première et la deuxième séance,

• Ces différences ont également été associées à des changements de l'activité dans le «cortex préfrontal, une du cerveau associée à des fonctions cognitives telles que la prise de décisions.

• Le groupe qui avait dormi pendant la nuit entre les 2 séances montre une augmentation de l'activité dans le «cortex préfrontal, tandis que le groupe qui a effectué les 2 séances, sans dormir entretemps le montre une réduction de l'activité.

· Le groupe qui avait dormi pendant la nuit entre les 2 séances montre une activité électrique diminuée au cours du sommeil paradoxal. Les chercheurs expliquent que c'est un marqueur de la réduction «adrénergique» de l'activité cérébrale.


Cette expérience démontre que le sommeil paradoxal diminue, dans le système nerveux central, l'intensité émotionnelle des expériences vécues. Il est possible, disent les auteurs, que la perturbation du sommeil paradoxal dans certains troubles psychologiques tels que le trouble de stress post-traumatique, empêche les patients de récupérer et d'expliquer ainsi l'efficacité des traitements qui suppriment l'activité du cerveau pendant la nuit dans ce type de trouble.

Source: Current Biology, 23 November 2011 doi:10.1016/j.cub.2011.10.052 REM Sleep Depotentiates Amygdala Activity to Previous Emotional Experiences. (Visuels INSV)


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