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SOMMEIL: La première nuit, loin de chez lui, le cerveau reste en alerte

Actualité publiée il y a 8 années 8 mois 1 semaine
Current Biology

On dit « garder un œil ouvert », les chercheurs appellent ce phénomène « l’effet de première nuit », même si l’effet peut durer plusieurs nuits : une fonction du sommeil partielle ou un mécanisme de protection pour compenser les risques pendant le sommeil en cas de sommeil dans un environnement hostile ou inconnu. Cette étude, présentée dans la revue Current Biology, décrypte le mécanisme lié à cet avantage évolutif, qui, en cas de déplacements fréquents peut tourner au cauchemar.

Les chercheurs de la Brown décryptent ce mécanisme en équipant leurs participants en laboratoire du sommeil d'un réseau d'électrodes qui permet de suivre, durant le sommeil, leur activité cérébrale. Ils montrent que durant la première nuit passée dans un nouvel endroit, un des hémisphères du cerveau reste en alerte, alors que l'autre plonge dans un sommeil profond.


Le Pr Yuka Sasaki, professeur agrégé de sciences psychologiques et cognitives à la Brown University, a mené, avec son équipe, 3 expériences permettant de mesurer avec précision l'activité du cerveau, chez 35 volontaires, au cours de 2 nuits de sommeil, à une semaine d'intervalle. L'expérience montre que systématiquement, la première nuit, un réseau spécifique de l'hémisphère gauche reste plus actif que dans l'hémisphère droit, en particulier durant la phase de sommeil profond ou sommeil lent. Et lorsque les chercheurs stimulent l'hémisphère gauche avec des bips irréguliers dans l'oreille droite, le réveil intervient plus vite que lorsque c'est l'hémisphère droit qui est stimulé, par des bips dans l'oreille gauche.

Cette différence d'activité n'est constatée que durant la phase de sommeil profond, suggérant ce mécanisme d'alerte face à un danger éventuel, plus probable dans un environnement inconnu ou hostile. Dès la seconde nuit, cette différence d'activité s'estompe. C'est la première fois que ce mécanisme d'asymétrie cérébrale associé à "l'effet de première nuit" est rapporté chez l'homme, écrivent les auteurs. Car de nombreux exemples d'asymétrie hémisphérique ont déjà été documentés chez les animaux, pendant le sommeil à ondes lentes.


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