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SOMMEIL : La privation de sommeil favorise la prise de risques

Actualité publiée il y a 13 années 8 mois 1 semaine
Neuroscience

Les casinos l’avaient bien compris, bien avant les scientifiques de l'Université de Duke. Prendre des décisions en état de manque de sommeil peut conduire à trop d'optimisme et de prise de risques. Ces chercheurs ont en effet montré, qu’une nuit de privation de sommeil entraîne une activité cérébrale accrue dans les régions du cerveau qui permettent d'évaluer les choses de manière positive et en même temps, cette privation conduit à une diminution de l'activité des zones cérébrales qui gèrent des données négatives. Les conclusions cette petite étude viennent d’être publiées dans l’édition du 8 mars de la revue Neuroscience.

Privés de sommeil, les participants de cette étude ont eu tendance à faire des choix qui ont souligné le gain monétaire et se sont avérés moins susceptibles de faire des choix plus prudents de réduction de perte. Le manque de sommeil entraverait donc, ce qui semble logique, notre capacité à prendre des décisions de manière objective, mais cela pourrait être aussi attribué aux effets de privation sur l'attention et la mémoire, et l'incapacité, dans cet état à intégrer les informations d'une manière efficace.


Cette étude est néanmoins la première à montrer que la privation de sommeil peut modifier la façon dont le cerveau évalue la valeur économique, indépendamment de ses effets sur la vigilance. La privation de sommeil augmente la sensibilité aux “récompenses” positives tout en diminuant la sensibilité aux conséquences négatives. Menée sur 29 volontaires adultes en bonne santé d'âge moyen de 22 ans avec utilisation d'une IRM fonctionnelle, l'étude a demandé aux sujets d'accomplir une série de prises de décision économique à deux reprises, 8 heures après une nuit normale de sommeil et 6 heures après une nuit de privation de sommeil. Pour évaluer la sensibilité des neurones aux récompenses, les participants ont du classer des résultats de jeu comme positifs ou négatifs. Leur vigilance a été mesurée par scanner le matin et toutes les heures pendant leur nuit de privation de sommeil.

"La prise de risque sur une décision financière est modifiée de manière inconsciente”, explique le Pr. Chee, auteur de l'étude. Il rappelle qu'il existe des preuves empiriques que les longues heures de travail pour les médecins de garde conduisent à une augmentation du nombre d'accidents. «Je pense qu'il est essentiel que la société soit consciente des effets néfastes de la privation de sommeil”.

Le co-auteur de l'étude, Scott Huettel, professeur de psychologie et de neurosciences à la “Duke” note que les casinos prennent souvent des mesures pour encourager les comportements de prise de risques, en proposant de l'alcool, des lumières flashy, une musique d'ambiance, de l'argent “virtuel” par crédits.