SSPT et ALCOOL vont de pair mais différemment chez les hommes et les femmes
Environ 7 à 8% d’entre nous souffriront du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) au cours de leur vie. Les personnes souffrant de troubles de stress et d'anxiété tels que le SSPT sont non seulement plus susceptibles d'abus d'alcool, mais présentent également des symptômes plus sévères d’alcoolodépendance et un risque plus élevé de rechute. Cependant, si le SSPT et l'alcool vont souvent de pair, cette corrélation diffère selon le sexe, avec également des symptômes spécifiques aux hommes et aux femmes. Cette nouvelle étude menée sur des modèles animaux conditionnés pour reproduire des comportements de la vie réelle, révèle dans la revue Molecular Psychiatry, des mécanismes moléculaires différents, pouvant conduire à des traitements plus ciblés.
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C’est toujours le fameux Scripps Research Institute, spécialisé entre autres, sur les addictions, qui enquête, avec des expériences complexes, conçues pour tenir compte des différences spécifiques à chaque sexe, sur les changements cérébraux qui pourraient être responsables de l'abus d'alcool en réponse au syndrome de stress post-traumatique. Une étude précédente, menée également chez un modèle animal de troubles avec l’alcool, avait déjà révélé des dommages chez les femelles et chez les mâles. La recherche montrait une sensibilité à l’alcool démultipliée chez des rats femelles d'un âge et d'un poids identiques à ceux des mâles.
Des profils de cytokines spécifiqures pourraient permettre un traitement plus ciblé
Cette nouvelle recherche, menée sur des rongeurs, constate également que les mâles et les femelles présentent leurs propres caractéristiques distinctes pour ces 2 troubles. Ces différences ne sont aujourd’hui pas prises en compte dans les prises en charge thérapeutiques.
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Première confirmation, le SSPT augmente l’abus d’alcool : l’étude en refait la démonstration chez l’animal modèle de SSPT : « Le SSPT augmente considérablement le risque de développer un trouble lié à la consommation d'alcool, car les individus consomment de l'alcool pour faire face au stress et à l'anxiété. Pourtant, la biologie sous-jacente des troubles comorbides reste mal comprise », précise l’auteur principal, le Dr Dean Kirson, docteur en neurophysiologie, qui généralise ses résultats aux humains. Â
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2 troubles complexes qui affectent des circuits similaires : l'étude a examiné, chez l’animal, le comportement, les habitudes de sommeil, les réponses immunitaires inflammatoires et les niveaux du neurotransmetteur GABA (acide gamma-aminobutyrique, impliqué à la fois dans la réduction de l'anxiété et l’augmentation de la sensation de relaxation et déjà documenté comme un marqueur de la dépendance à l'alcool).
- Chez les rats mâles et femelles, le stress traumatique et l'alcool exacerbent de manière similaire, des comportements courants associés au départ au SSPT, tels que l'évitement social et le comportement défensif ;
- les animaux identifiés comme « vulnérables à l'alcool » avant le traumatisme ont le comportement d’évitement le plus prononcé par rapport au stimulus associé au traumatisme ;
- il existe des différences clés dans la façon dont les mâles et les femelles se comportent après un traumatisme ; ainsi que dans les modèles de signalisation du GABA : les mâles présentent une fonction accrue des récepteurs GABA, tandis que les femelles présentent une libération accrue de GABA ;
- il existe aussi des différences entre les mâles et les femelles en cas d’excès d’alcool ou d’alcoolodépendance : chez les mâles, les niveaux de cytokines (un biomarqueur immunitaire) déterminent la vulnérabilité aux troubles liés à la consommation d'alcool, mais pas chez les femelles ; Â
- des profils de cytokines spécifiques, dont beaucoup n'étaient pas auparavant liées à la réponse au stress, s’avèrent fortement liés aux troubles de la consommation d'alcool ;
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Des effets des médicaments différents selon le sexe : ces résultats obtenus chez l’animal peuvent néanmoins expliquer les différences d’efficacité des médicaments contre le SSPT ou les troubles de la consommation d’alcool, chez les patients masculins et féminins.
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Des recherches supplémentaires sur les mécanismes biologiques sous-jacents au SSPT et à l'abus d'alcool, chez les hommes et chez les femmes vont être menées, avec pour objectif de préciser ces biomarqueurs distincts qui pourraient permettre un traitement ciblé.
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