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STRESS AIGU: Pourquoi il ne faut pas s'endormir dessus

Actualité publiée il y a 9 années 3 mois 2 jours
Sleep

Aller se coucher et s’endormir juste après un événement traumatisant est un réflexe fréquent. On espère du sommeil qu’il aide à oublier et que demain sera une bien meilleure journée. Cette étude suggère le contraire : le sommeil contribue en effet à consolider le souvenir de cet événement dans la mémoire à long terme. L’expérience, présentée dans la revue Sleep, suggère ainsi, que rester éveillé est peut être le meilleur moyen de tenir éloigné un mauvais souvenir lié à un événement récent.

C'est une petite expérience psychologique réalisée à l'Université d'Oxford avec 42 étudiants qui suggère l'effet pour le coup positif d'une petite privation de sommeil. Les participants ont été invités à regarder 15 minutes de montages vidéo perturbants dont de blessures et de suicides, ce qui a entraîné, chez tous, une baisse de moral et d'humeur (évaluée par le visual analogue mood scale-VAS et le dissociative state scale- DSS)). Puis la moitié des participants a été assignée à la privation de sommeil et l'autre autorisée à dormir normalement à la maison. Durant les 6 jours qui ont suivi, ceux qui avaient été privés de sommeil ont déclaré avoir eu, en moyenne, 2,3 flashbacks du montage vidéo, vs 3,8 chez les participants ayant dormi normalement.


Des implications cliniques tout à fait possibles : Compte-tenu du petit échantillon de l'étude, ces données ne devraient pas impacter les conseils ou la prise en charge clinique des patients victimes d'un traumatisme. A voir, donc, si ces résultats étaient reproduits par de plus larges études. Cependant, ces données vont dans le sens d'un rôle clé du sommeil dans la consolidation de la mémoire épisodique, que ce soit « pour le bon ou le mauvais ». De plus, toujours à supposer que ces résultats soient confirmés, la prescription de sédatifs aux personnes touchées par un traumatisme pourrait alors faire plus de mal que de bien.

Des conséquences sévères : Dormir après un gros stress peut avoir des conséquences sévères. Etre troublé par des pensées ou des flash-back liés à un événement traumatique durant plusieurs semaines peut mener au trouble de stress post-traumatique (SSPT). Bref, ici, les auteurs concluent que leurs résultats suggèrent que la privation de sommeil pour une nuit réduit l'impact émotionnel et le rappel de souvenirs intrusifs après une exposition à une expérience traumatisante.

Source: Sleep July 1 2015 DOI: 10.5665/sleep.4802 Psychological Effect of an Analogue Traumatic Event Reduced by Sleep Deprivation

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