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STRESS et BURN OUT : Détecter l'épuisement par la salive ou le sang

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 1 semaine
Psychoneuroendocrinology

Selon cette recherche menée par l'Université de Montréal et financée par les Instituts de recherches en santé du Canada, le niveau d'une hormone, le cortisol, dans le sang ou la salive, pourrait révéler un état proche de l’épuisement professionnel. Son niveau, si inférieur à la normale, pourrait aussi être un motif de non prescription d’antidépresseurs, qui abaissent encore la production de cortisol. Une découverte importante en Santé au travail, car, au-delà de la souffrance professionnelle et personnelle, le burn-out, s'il reste non traité, expose à des risques supplémentaires de problèmes physiques et psychologiques. Des conclusions publiées dans la revue Psychoneuroendocrinology.

Selon l'Organisation mondiale du travail (OIT), l'épuisement, la dépression ou l'anxiété en milieu professionnel touchent au moins 10% des salariés des pays riches. Les chercheurs ont donc émis l'hypothèse que des employés souffrant de stress chronique et de symptômes mineurs d'épuisement présenteraient des dérèglements physiologiques et des niveaux moins élevés de cette hormone, cortisol, une hormone stéroïde secrétée par le cortex surrénal, associée au stress. Les niveaux de cortisol sont souvent élevés chez les personnes qui souffrent de dépression, et souvent bas en cas d'épuisement professionnel. En matière de santé mentale et physique, un dérèglement du niveau de cortisol est toujours nocif, précisent les chercheurs.


Cette étude menée par les Pr. Sonia Lupien et Robert-Paul Juster, du Centre d'études sur le stress de l'Université de Montréal, ont montré que le stress chronique et des niveaux déséquilibrés de cortisol peuvent exercer une sorte d'effet domino sur les systèmes biologiques.

Les résultats de cette première étude pilote ont été obtenus sur 30 participants qui ont subi des mesures sanguines de routine qui évaluent l'indice de charge allostatique, obtenu en examinant différents facteurs comme l'insuline, le sucre, le cholestérol, la tension artérielle… , des tests de salive et ont rempli des questionnaires portant sur leurs niveaux de stress et leurs symptômes éventuels de dépression et d'épuisement professionnel. Les chercheurs aboutissent à une signature possible de l'épuisement professionnel qui pourrait être la diminution de la production de cortisol, et les dérèglements des systèmes physiologiques qui interagissent avec cette hormone du stress.

La limite à ces résultats est la fréquence du traitement de l'épuisement professionnel par antidépresseurs qui réduisent, justement, le niveau de cortisol. Et si le niveau de cortisol était déjà inférieur à la normale, les antidépresseurs pourraient représenter une erreur thérapeutique, selon les chercheurs.

Cette étude fait partie d'un travail plus vaste pour optimiser l'individualisation des traitements, selon les besoins de chacun. « Pour des troubles comme l'épuisement professionnel, où il n'y a pas de consensus sur les critères de diagnostic et il existe un chevauchement des symptômes avec la dépression, il est donc essentiel de multiplier les méthodes d'analyse », conclut l'auteur principal.