STRESS: Il augmente le désir mais pas le plaisir

En pratique, quand on se sent stressé, on est souvent prêt à aller très loin pour satisfaire une envie mais, une fois l’envie satisfaite, on ne ressentira pas plus de plaisir que quelqu’un qui effectue la même quête sans stress. Cette étude de l’Université de Genève contribue à expliquer pourquoi le stress conduit souvent aux crises de boulimie, aux rechutes dans la toxicomanie ou à la dépendance au jeu. Les conclusions publiées dans le Journal of Experimental Psychology de l’American Psychological Association, illustrent ainsi le rôle clé du stress dans de nombreuses addictions et suggèrent l’intérêt de le prendre en charge dans le cadre des thérapies de « sevrage ».
L'auteur principal, Eva pool, illustre ces résultats : La plupart d'entre nous ont déjà vécu ce stress qui augmente le désir de vivre certaines expériences, comme simplement déguster une barre de chocolat, et ont déjà fait des efforts considérables, comme sortir en plein milieu de la nuit, pour se procurer l'objet de leur désir... Le chercheur a testé ce scénario auprès de 36 étudiants, amateurs de chocolat. Pour induire un stress, les chercheurs ont demandé à un premier groupe d'étudiants de garder une main dans de l'eau glacée tout en étant observés et filmés (le groupe "stressé"). Un autre groupe immergeait une main dans de l'eau tiède (le groupe non "stressé").10 minutes avant et 30 minutes après la tâche, les chercheurs ont prélevé des échantillons de la salive des participants afin d'évaluer les niveaux de cortisol, « l'hormone du stress ». Les participants devaient ensuite appuyer sur une poignée, lors de l'apparition d'un symbole, pour pouvoir respirer une bonne odeur du chocolat. Les chercheurs ont évalué l'effort de chaque participant pour pouvoir accéder au chocolat et leur plaisir à l'odeur du chocolat. L'expérience montre que les participants stressés sont prêts à faire 3 fois plus d'efforts pour respirer cette odeur de chocolat (Visuel du haut) mais qu'une fois qu'ils y parviennent n'éprouvent pas plus de satisfaction que les participants non stressés (Visuel de gauche). Ce résultat confirme de précédentes études sur l'animal qui montrent 2 types de circuits cérébraux totalement indépendants, qui contrôlent la volonté et la récompense. L'expérience suggère ainsi que le stress peut conduire à investir un effort excessif pour obtenir un objet de désir et confirme le rôle essentiel du stress dans de nombreuses addictions dont la toxicomanie, la dépendance au jeu ou la frénésie alimentaire. Des conclusions qui suggèrent donc la prise en charge du stress dans toute démarche d'abandon ou de réduction d'une addiction.

Source: Journal of Experimental Psychology: Animal learning and Cognition 23 Dec, 2014DOI: org/10.1037/xan0000052 Stress Increases Cue-Triggered Wanting for Sweet Reward in Humans
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