STRESS: Les femmes bien plus émotives que les hommes?
Les femmes exposées à un stress réagissent plus vivement que les hommes, si l’on en croit leur niveau de cortisol, l'hormone du stress, lors d'un événement stressant. Plus susceptibles également de garder en mémoire les mauvais souvenirs, les femmes montrent avec cette étude des Universités de Montréal et McGill, publiée dans la revue PLOS One, une vulnérabilité certes, mais aussi une empathie et une sensibilité, probablement liées à leur instinct de protection maternel.
Les chercheurs pensent que les pressions liées à l'évolution –et à la maternité- peuvent expliquer cette différence entre les sexes. Le stress serait plutôt, chez les hommes, déclenché par une menace perçue pour leur propre bien-être. Chez les femmes, il peut également être déclenché par des menaces sur les enfants et la réponse chez les femmes, serait ainsi intégrée dans l'ensemble du processus évolutif. Les chercheurs suggèrent que les femmes sont « armées » de gènes qui les rendent plus protectrices vis-à -vis de leur progéniture ce qui conduit à devenir plus empathiques et plus émotionnellement sensibles aux mauvaises nouvelles.
Les chercheurs décrivent un environnement actuel médiatisé avec une couverture par les médias de l'information 24 heures sur 24, avec une majorité de nouvelles négatives, qui sollicitent en permanence des réponses du cerveau aux menaces perçues. Le processus d'activation du système de stress entraîne la sécrétion de cortisol. Leur étude en laboratoire a examiné comment un groupe de 30 hommes et 30 femmes en bonne santé, âgés de 18 à 35 ans, a réagi à certains types d'informations dans les médias, vérifié si les mauvaises nouvelles étaient physiologiquement stressantes, altéraient la réponse au stress et affectaient la mémoire. Les taux de cortisol des participants ont été mesurés à partir d'échantillons de salive. Les hommes et les femmes ont été randomisés en 2 groupes, dont un groupe témoin, un groupe visionnant des nouvelles « neutres » (bulletins météo…), un groupe visionnant des nouvelles «négatives » (crimes violents). Les participants ont ensuite été soumis à un test de stress psychosocial standard (Trier Social Stress Test). Un jour plus tard, les participants ont décrit, par téléphone, les nouvelles dont ils se souvenaient, en en évaluant le niveau émotionnel.
Les chercheurs constatent :
· L'exposition à des nouvelles négatives ne conduit pas à un changement des niveaux de cortisol chez les hommes ou les femmes,
· Chez les femmes seulement, l'exposition à de mauvaises nouvelles est associée à une augmentation significative du taux de cortisol, mais une fois exposées au test de stress test ultérieur,
· En moyenne, les femmes exposées à des reportages négatifs ont un meilleur souvenir des mauvaises nouvelles que les hommes.
Les auteurs suggèrent un mécanisme spécifique chez les femmes, par lesquels l'exposition médiatique à de mauvaises nouvelles accroît la réactivité au stress, augmente le stress suivant et aiguise la mémoire. « On ne sait pas pourquoi le même phénomène n'est observé chez les hommes. Les femmes sont plus susceptibles de "ruminer" les mauvaises nouvelles, ce qui expliquerait les résultats… », ajoutent-ils. En tous cas, l'exposition régulière à des informations négatives pourrait avoir des conséquences néfastes sur la capacité des femmes à réagir ensuite plus vivement à d'autres facteurs de stress émotionnel de la vie quotidienne.
Source: PLOS One doi:10.1371/journal.pone.0047189 online October 10 2012 There Is No News Like Bad News: Women Are More Remembering and Stress Reactive after Reading Real Negative News than Men
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