SUICIDE: Parler avec le patient pour faire chuter de 25% le risque

La thérapie de prévention du suicide basée sur la discussion « fonctionne réellement » et réduit le risque de futures tentatives de suicide (TS) chez des patients à risque élevé, conclut cette large étude de la Johns Hopkins. Même seulement 6 à 10 sessions vont apporter des bénéfices à long terme. Les conclusions, précieuses, présentées dans le Lancet Psychiatry précisent même que 5 ans après la thérapie, le groupe ayant bénéficié de cette thérapie présente un risque diminué de 25% de TS.
Ces chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, des Universités de Copenhague et d'Oslo, montrent ici, sur plus de 65.000 personnes au Danemark ayant commis une TS de 1992 à 2010 et précisément 5.678 ayant bénéficié de cette thérapie psychosociale, que le dialogue, base de cette thérapie contribue efficacement à réduire le risque de futures TS au sein de cette population à risque élevé. Il faut préciser que le terrain de l'étude, le Danemark, est relativement à la pointe sur le sujet. Dès 1992, des cliniques pilote de prévention contre le suicide ont été ouvertes, avec un accès gratuit aux soins. Aujourd'hui, il en existe 8 à l'échelle nationale.
Ici, les chercheurs ont suivi durant plus de 20 ans et comparé les résultats de 5.678 personnes ayant reçu la thérapie psychosociale et de 17.304 personnes ayant également fait des TS mais n'ayant pas bénéficié de la thérapie.
Leur analyse constate que :
· pendant la première année, ceux qui ont reçu la thérapie
- avaient un risque diminué de 27% de nouvelle TS,
- avaient un risque diminué de 38% de décès, toutes causes confondues.
· A 5 ans, un risque diminué de 26% de suicides,
· à 10 ans, un risque diminué de suicide, soit 229/100.000 vs 314/100.000 hors thérapie.
Il faut préciser que la thérapie doit et a été adaptée en fonction des besoins individuels du patient et il restera à préciser, au-delà de « la parole », les principes actifs qui ont le mieux fonctionné.
«Nous savons que les personnes qui ont déjà tenté de se suicider sont une population à risque très élevé qui ont besoin d'être aidées », explique Annette Erlangsen, professeur agrégé de santé mentale à l'école Johns Hopkins Bloomberg, « aujourd'hui, nous avons la preuve et la mesure de l'efficacité d'une thérapie non médicamenteuse ». Selon l'équipe, la thérapie mériterait d'être mise en œuvre systématiquement pour les personnes qui ont déjà tenté de se suicider.
Source: The Lancet Psychiatry 24 November 2014 doi:10.1016/S2215-0366(14)00083-2 Short and long term effects of psychosocial therapy provided to persons after deliberate self-harm: a register-based, nationwide multicentre study using propensity score matching
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