SUICIDE: Un sur 5 est lié à la crise
Cette nouvelle étude confirme la hausse de l’incidence du suicide avec le chômage et l'insécurité de l'emploi. Ainsi plus de 45.000 suicides par an, soit un sur 5, dans le monde serait lié au chômage. Ces nouvelles données, présentées dans le Lancet Psychiatry, montrent l’importance de mieux repérer et prévenir le suicide, et de mettre des structures et des protocoles en œuvre avant les périodes de crise, quand les ressources le permettent encore.
En France, la même association a été récemment démontrée : Une étude de l'Inserm, du CépiDc (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès) et de l'AP-HP a estimé que pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus a augmenté significativement de 1,5%.
Ici, les chercheurs de l'Université de Zurich ont analysé l'association entre le suicide et le chômage dans 63 pays entre 2000 et 2011, donc sur la période qui comprenait la crise de 2008. Ils sont partis des taux de suicide par âge et sexe figurant à la base de données de l'Organisation mondiale de la Santé et du nombre de suicides par 100.000 habitants pour les 4 groupes d'âge 15-24 ans, 25-44 ans, 45-64 ans et 65 ans et plus. Enfin, ils ont pris en compte 4 indicateurs économiques, le taux de chômage, le produit intérieur brut (PIB), le taux de croissance et le taux d'inflation.
Leur analyse conclut que
· sur la période 2000-2011 et une « base » de 233.000 suicides/an, un suicide sur 5 est directement lié au chômage.
· l'augmentation du chômage lié à la crise est associée à 9 fois plus de suicides par an qu'avant la récession de 2008,
· dans les pays où le chômage est plus rare, le lien entre le risque de suicide et la hausse du chômage est encore plus fort. Cela, sans doute, en raison d'une stigmatisation plus sévère.
· Globalement, le taux de suicide associé au chômage a augmenté de 5% de 2007 à 2009,
· les hommes et femmes de tous âges sont à pied d'égalité sur ce risque de suicide lié au chômage,
· il existe un décalage de 6 mois entre l'augmentation du taux de suicide en fonction d'une hausse du chômage.
L'enjeu reste toujours de mieux former les professionnels de santé et les travailleurs sociaux à mieux repérer les signes d'alerte possibles et orienter les patients. « Le besoin est permanent de mettre l'accent sur la prévention du suicide, et plus encore dans les périodes prospères ou stables que dans les périodes de crise, alors que les ressources sont plus faibles ».
Source: The Lancet Psychiatry February 11 2015 DOI: 10.1016/S2215-0366(14)00118-7
Modelling suicide and unemployment: a longitudinal analysis covering 63 countries, 2000–11
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