SÛRETE du parc ÉLECTRONUCLÉAIRE : Hausse de 14% des événements significatifs

Le « facteur humain » reste à 85% à l’origine des incidents significatifs, mais la plupart sans conséquences notables. C’est la principale réponse à la question générale de l’état de la sûreté nucléaire qui mobilise les médias et l’opinion publique. L’IRSN qui exerce une veille technique permanente de l’état de la sûreté du parc des 58 réacteurs électronucléaires français et des 70 autres installations nucléaires, livre au 4 janvier, son rapport annuel de synthèse sur cette activité de surveillance pour l’année 2009.

Ce rapport doit permettre aux institutions mais aussi au grand public de mieux comprendre les questions concrètes de sûreté associées à l'exploitation des centrales. La complexification et la constante évolution des installations et des règles d'exploitation, ainsi que les contraintes d'organisation fortes qui pèsent sur le personnel d'exploitation ont été identifiés comme facteurs de contribution aux évènements de sûreté ou de radioprotection survenant dans les centrales nucléaires.

La sûreté de l'exploitation est réaffirmée en 2009 malgré des disparités, parfois importantes entre les centrales, en raison des aléas d'exploitation et de difficultés techniques et malgré un nombre d'événements en hausse. En particulier, deux tendances fortes se confirment en 2009 : d'une part, les défauts liés à la maintenance conduisent à une augmentation sensible des événements significatifs au cours des périodes d'arrêt des réacteurs. D'autre part, le rapport constate un nombre toujours élevé de non-conformités aux spécifications techniques d'exploitation, lié à l'évolution du référentiel d'exploitation.

De fortes disparités entre les installations : Ces disparités ne se réduisent pas au cours de l'année 2009. Si chaque centrale présente des points forts et des points faibles, seul un nombre très limité de centrales présente par contre des faiblesses dans plusieurs secteurs d'activité. Malgré des efforts importants, mais du fait que ceux-ci doivent être réalisés simultanément, ces centrales ne progressent que lentement.

Un nombre en hausse d'événements significatifs pour la sûreté : Avec 713 événements, le nombre d'événements significatifs pour la sûreté (ESS) constatés sur le parc de réacteurs durant l'année 2009 est plus important que celui de 2008 d'environ 14 %. Hormis l'année 2008, ce nombre est en constante augmentation depuis l'année 2005. Parmi ces événements, 95 (contre 72 en 2008 et 55 en 2007) ont été classés au niveau 1 de l'échelle internationale INES (International Nuclear Event Scale) qui comporte 7 niveaux, suivant l'importance des événements.

La grande majorité des événements (environ 85 %) ont une origine humaine ou organisationnelle :

- 40 %sont des défaillances de premier niveau, liées à des erreurs de geste, des confusions de matériels, de locaux ou de réacteurs, des oublis et des transgressions de règles, volontaires ou non ;

- 35 % sont des défaillances dans le diagnostic de situations ;

- 28 % sont des défaillances dans la rédaction, le contrôle ou la mise à jour de la documentation opérationnelle ou des défauts dans son utilisation;

- 25 % sont des défaillances liées à l'organisation et aux performances des centrales concernant la préparation et la planification des activités ;

- 20 % sont des défaillances dans les processus de contrôle au cours et à l'issue d'interventions ;

- 20 % sont des événements qui révèlent des défauts de connaissances des phénomènes physiques, de l'installation, des matériels ou des référentiels, parfois des défauts de compétences.

Plusieurs incidents notables sont survenus, particulièrement lors d'opérations classiques de radiographie industrielle effectuées sur les chantiers de maintenance. En d'autres circonstances, de tels incidents auraient pu avoir de graves conséquences en termes d'irradiation accidentelle d'intervenants. Plusieurs anomalies génériques ont affecté en 2009 des matériels ou composants importants pour la sûreté, en particulier les tubes de générateurs de vapeur.