Syndrome de FATIGUE CHRONIQUE : Une chimie cérébrale bien spécifique
Cette analyse de la « chimie du cerveau », menée à l'Université de Georgetown, caractérise le syndrome de fatigue chronique comme un trouble unique à signature moléculaire bien distincte et évacue l’hypothèse d’un syndrome uniquement d'origine psychologique. Les mêmes conclusions sont également apportées pour le syndrome de la guerre du Golfe, causé par l’exposition a des agents chimiques toxiques. Enfin, ces travaux, présentés dans les Scientific Reports montrent que ces 2 troubles partagent des points communs, tels que la douleur, la fatigue, la dysfonction cognitive et l'épuisement après l'exercice mais présentent aussi des caractéristiques moléculaires spécifiques et bien différentes, en particulier de clles d'autres pathologies proches ou comorbidités, comme la dépression ou la fibromyalgie.
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- Le syndrome de fatigue chronique (SFC) a longtemps été ignoré, en dépit de ses symptômes parfois sévères dont une extrême fatigue, durable. Son diagnostic reste très complexe et sa prévalence estimée entre 0,1 et 0,3%, qui entraine un lourd fardeau sanitaire, est très probablement sous-évaluée. Les symptômes de fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil sont handicapants pour les patients. Reconnue tardivement (1992) par l'Organisation mondiale de la santé, cette affection un peu mystérieuse dispose de peu de marqueurs diagnostiques. Des anomalies cérébrales spécifiques ont déjà identifiées par une étude de Stanford. Une étude récente a identifié des signatures immunitaires, donc biologiques de la maladie. Une autre étude a également apporté une première description des processus qui sous-tendent le dysfonctionnement cognitif, associé au SFC. Cette nouvelle étude qui lui associe « une chimie cérébrale » bien spécifique contribue à apporter la preuve que le SFC est une vraie maladie et marque un nouveau pas vers un diagnostic plus aisé et de nouveaux traitements. Car à ce jour, aucun diagnostic ou traitement définitif n'est disponible.
- Le syndrome de la guerre du Golfe est également une « vraie » pathologie, jusqu’à 250.000 anciens combattants du conflit en Irak en sont victimes. Associé à une exposition à certains composés chimiques neurotoxiques rencontrés sur le terrain, dont de type pesticide, le syndrome entraine des symptômes variables selon les patients dont, également, des maux de tête, un dysfonctionnement cognitif, des troubles de la concentration et de la respiration et des douleurs.
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Des changements dans la chimie du cerveau, observés dans les niveaux de miARN qui activent ou désactivent la production de protéines sont ici observés dans le liquide céphalorachidien de patients atteints, ayant accepté de subir une ponction lombaire, 24 heures après un exercice de 25 minutes sur vélo stationnaire. Précisément, 3 modèles différents de production de ces protéines sont identifiés dans le cerveau de 3 groupes de patients, atteints de SFC et de 2 phénotypes du syndrome de la guerre du Golfe.  Ainsi, chez ces patients, les niveaux de miRNA dans le liquide céphalo-rachidien sont significativement différents après l'exercice, de ceux de patients en bonne santé : ainsi, les sujets atteints de SFC présentent des niveaux réduits de 12 ARNm différents, après la pratique de l’exercice.
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Cette découverte de profils cérébraux pathophysiologiques distincts de miARN chez ces groupes de patients ajoute à la preuve de l’existence de neuropathologies à signatures moléculaires spécifiques et différentes de celles associées à d’autres pathologies ou comorbidités dont la dépression, la fibromyalgie et la maladie d'Alzheimer.
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