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Syndrome des OVAIRES POLYKYSTIQUES: Un risque d'autisme accru de 59% chez l'enfant

Actualité publiée il y a 9 années 3 semaines 5 heures
Molecular Psychiatry

C’est un trouble endocrinien courant : 6 à 10% des femmes sont affectées par le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Et leurs enfants sont à risque sévèrement accru de développer des troubles du spectre autistique (TSA), selon cette très large étude épidémiologique de l'Institut Karolinska. Des conclusions, publiées dans la revue Molecular Psychiatry, qui soutiennent l'idée que l'exposition aux hormones sexuelles tôt dans la vie peut influer sur le développement de l'autisme chez les enfants des deux sexes.

Un retour sur le SOPK s'impose : appelé aussi syndrome de Stein-Leventhal, ce trouble hormonal est caractérisé par une augmentation inhabituelle de la production d'hormones mâles androgènes dans les ovaires, qui perturbe la production d'ovules. Au lieu d'être libérés à l'ovulation, les ovules se transforment en kystes qui vont s'accumuler dans les ovaires et parfois prendre du volume. Egalement lié à une résistance à l'insuline (dont le diabète), le SOPK est déjà connu pour affecter d'autres systèmes de l'organisme.


C'est la première étude à identifier un lien entre le SOPK chez la mère et les TSA, chez l'enfant. On sait que les TSA couvrent toute une gamme de troubles du développement neurologique caractérisés par des déficiences de langage et de l'interaction sociale ainsi que par des troubles du comportement. Certaines études ont d'ailleurs déjà suggéré qu'une exposition à certaines hormones sexuelles ou perturbateurs endocriniens tôt dans la vie influe sur le développement du TSA.

Les androgènes influent également sur le développement du cerveau et du système nerveux central. C'est pourquoi les chercheurs ont émis l'hypothèse que le SOPK pouvait entraîner un risque accru de TSA.

En analysant les données de santé issues du registre de la population à l'échelle nationale de tous les enfants âgés de 4 à 17 ans, nés en Suède de 1984 à 2007, les chercheurs ont identifié environ 24.000 cas de TSA et les ont comparés à 200.000 contrôles, exempts de TSA. Leur analyse constate que,

· le diagnostic du SOPK chez la mère est associé à un risque accru de 59% de TSA chez l'enfant.

· Et ce risque est encore plus augmenté chez les mères présentant à la fois un SOPK et une obésité – une combinaison fréquente entraînant une augmentation encore plus sévère des androgènes.

· L'absence de différences de niveau de risque observé ici, entre les garçons et les filles de mères atteintes de SOPK, alors que l'incidence du TSA est généralement multipliée par 4 chez les garçons vs filles, suggère un impact élevé du SOPK –et des niveaux d'androgènes associés-.

S'il est trop tôt pour formuler des recommandations précises aux cliniciens en matière de soins pour les femmes enceintes atteintes de SOPK, les auteurs soulignent que prendre conscience de ce risque accru pourrait faciliter la détection précoce des TSA chez ces enfants.


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