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TABAC: 15 propositions choc pour inverser la courbe

Actualité publiée il y a 11 années 8 mois 2 semaines
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Première cause de mortalité évitable, responsable toujours de plus de 70.000 décès par an, le risque de décès lié au tabac reste pourtant sous-estimé de 60% par les Français. Un constat d’échec de la politique de Santé publique contre le tabagisme qui justifie aujourd’hui 15 propositions d’urgence du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, après évaluation de la Cour des Compte et enquête d’opinion IFOP. Nomination d’un « Monsieur anti-tabac », remboursement des substituts nicotiniques, développement es consultations d’addictologie, recentrage des médecins et des professionnels au cœur du dispositif, enfin augmentation significative du prix du tabac, il s’agit de « taper fort » pour inverser la courbe de la consommation repartie à la hausse.

Les derniers chiffres sont accablants, un Français sur 3 est fumeur et un fumeur sur deux meurt prématurément d'une maladie liée au tabac. Au-delà de ses 200 victimes quotidiennes, le tabac coûte très cher à l'Etat, avec un coût social de près de 50 milliards d'euros (maladies, travail…) pour (seulement) 15 milliards de taxes encaissées. Le constat du Comité d'évaluation rejoint celui de la Cour des comptes, mettant en lumière des failles dans les dispositifs de surveillance et de pilotage de la politique, auxquelles s'ajoutent des investissements trop timides, en particulier en comparaison de nos voisins européens. Conséquence, une reprise à la hausse du tabagisme en France, avec ces cibles particulièrement vulnérables que sont les femmes et les groupes les plus précaires.


Avant tout, il s'agit de simplifier la gouvernance, propose le Rapport, avec la nomination d'une personne spécifiquement chargée de la lutte contre le tabagisme, au sein d'un Comité interministériel qui puisse, sur la base d'une stratégie globale, faire « redescendre » les mesures via les ARS, au niveau régional. Bref, un Comité de pilotage plus stratégique, plus resserré et plus réactif, soumis au contrôle du Parlement.

Au sein de ces 15 propositions pour accroître l'efficacité de la politique de lutte contre le tabagisme,
des mesures directes favorisant la prise en charge, dont,

· le remboursement intégral des substituts nicotiniques comme des médicaments,

· la volonté de mieux impliquer les professionnels de santé, en particulier les médecins généralistes qui devraient bénéficier d'une formation initiale et continue dédiée à la question de la dépendance tabagique,

· la mise en place d'un parcours d'aide au sevrage coordonné, associant l'ensemble des professionnels de santé, paramédicaux, pharmaciens et médecins traitants

· le développement des consultations d'addictologie dans les établissements de soin.

· l'amélioration, toute particulière de l'information et de la prise en charge des femmes enceintes.

Mieux faire respecter la Loi, un dernier volet de recommandations vient renforcer l'application de l'interdiction de fumer dans les lieux fermés et couverts et généraliser cette interdiction à l'ensemble des enceintes sportives ainsi qu'aux terrasses n'étant pas totalement en plein air ainsi que l'interdiction de vente aux mineurs.

Enfin, la fiscalité n'est pas oubliée avec une taxation unique commune à l'ensemble des produits du tabac et surtout de nouvelles hausses de taxes envisagées pour l'avenir. Le rapport évoque ainsi sa « préférence » pour une augmentation significative des prix, plutôt que plusieurs augmentations modérées. Ici, l'Europe n'est pas oubliée avec un souhait d'harmonisation des mesures de lutte contre le commerce illicite et de traçabilité et marquage des paquets ainsi que le développement des coopérations internationales dans la lutte anti-tabac.


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