TABAGISME: Des patchs gratuits, sans effet sur le sevrage
Cette étude anglaise qui a testé l'efficacité d'offrir aux fumeurs des patchs à la nicotine et de leur apporter des conseils proactifs par téléphone, montre que ce soutien supplémentaire ne fait pas la différence sur le taux de succès ou de sevrage. Au grand désespoir du Département britannique de la santé et du Centre for Tobacco Control Studies (UKCTCS). Ces conclusions, rapportées dans l’édition du 23 mars du British Medical Journal, montrent la difficulté de développer des méthodes innovantes efficaces pour le sevrage tabagique.
Cette étude devait valider le mode de soutien au sevrage tabagique mis en place au Royaume-Uni, dont la National Health Service (NHS) « Smoking Helpline » et identifier des pistes d'amélioration. Le coordinateur de l'étude, le professeur Tim Coleman (UKCTCS), explique ses résultats: « Cette étude a mis en lumière la façon dont les services de conseil par téléphone peuvent être utilisés pour aider les fumeurs à cesser de fumer mais aussi à quel point il est difficile pour la plupart d'entre eux de « briser » leur dépendance au tabac. Si l'on se fie aux résultats de cette étude, fournir gratuitement aux fumeurs des patchs nicotiniques et des conseils par téléphone ne semble pas être efficace.
Patch et conseils par téléphone : Il s'agit d'un essai randomisé et contrôlé en 4 groupes (2x2), mené auprès de 2.591 fumeurs qui avaient, au départ, appelé la smoking Helpline britannique. Chaque fumeur recruté a été assigné au hasard à l'un des 4 groupes:
· Prise en charge avec accès à l'assistance téléphonique
· Prise en charge avec patch nicotinique
· Prise en charge avec assistance téléphonique proactive supplémentaire et renforcée
· Prise en charge assistance téléphonique proactive supplémentaire et renforcée et patch nicotinique
Les groupes « assistance téléphonique proactive » étaient contactés par des conseillers avant l'abandon puis à 3, 7, 14 et 21 jours après avoir arrêté la cigarette. Le critère principal de l'étude était une abstinence autodéclarée prolongée d'au moins 6 mois. Des défaillances de pas plus de 5 cigarettes en 6 mois avaient été « autorisées ».
L'analyse montre que,
- 6 mois après avoir arrêté, 18,9% des participants contactés confirment avoir réussi à ne pas fumer.
- Parmi les participants qui n'ont pu être contactés, finalement 80% ont donné un échantillon d'haleine de monoxyde de carbone et 80% des tests ont montré qu'ils avaient cessé de fumer avec succès.
- Mais, aucune différence significative dans les taux de réussite n'est observée entre les différents groupes d'intervention.
- Idem lorsque les résultats sont analysés à 1 mois après la date d'abandon.
Globalement, l'étude conclut que l'offre de patchs à la nicotine ou de conseils proactifs gratuits aux fumeurs n'est pas plus efficace qu'une ligne d'aide classique de soutien au sevrage. Donc les chercheurs du Centre britannique for Tobacco Control Studies se sont remis en recherche d'outils de sevrage complémentaires.
Source: British Medical Journal via Eurekalert (AAAS) Free nicotine patches and counseling offered by national smoking helpline don't help quitters (Visuels NHS)
Accéder aux dernières actualités sur le Tabac
Lire aussi : Sevrage TABAGIQUE: Rien ne sert de mâcher ou de patcher -
Autres actualités sur le même thème
-
Quand ALCOOL signifie rapports sexuels non protégés et VIH
Actualité publiée il y a 13 années 2 semaines -
Journée mondiale SANS TABAC 2015: De nouvelles mesures pour l'été
Actualité publiée il y a 9 années 7 mois -
ADDICTIONS, alcool, cocaïne... : Hormone de la satiété contre toxicomanies
Actualité publiée il y a 6 années 4 mois -
ALCOOL: Une durée de travail prolongée favorise les excès
Actualité publiée il y a 9 années 11 mois