TABAGISME et CANCER du POUMON : Quand faut-il passer un scanner de contrôle ?
Quand donc les patients fumeurs devraient-ils subir un scanner pour détecter un éventuel cancer du poumon ? La question est délicate en regard des effets indésirables possibles de ce dépistage qui, comme dans le cas d’autres cancers, consistent en la détection de nodules généralement bénins (surdiagnostic), qui causent de l’anxiété et peuvent nécessiter des examens complémentaires ou des biopsies parfois inutiles pour déterminersi ces nodules sont cancéreux ou pas. Cette étude, présentée dans les Annals of the American Thoracic Society montre que des outils d’information patient, tels qu’une vidéo et une brochure aident considérablement les patients à prendre avec leur médecin, une décision mieux éclairée.
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Ici, c’est une courte vidéo qui décrit les avantages et les risques potentiels du dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie à faible dose, ainsi qu'une brochure d'information qui éclaire les patients sur les bénéfices et les risques d’un tel dépistage et qui permet finalement de réduire leur incertitude quant à l'opportunité de s’y soumettre.
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Le dépistage recommandé en cas d’antécédents tabagiques de plus de 30 paquets de cigarette par an et chez les fumeurs qui ont arrêté de fumer il y a moins de 15 ans : cet essai contrôlé randomisé est mené auprès de 229 participants d'un hôpital de Londres répondant à l'un des trois critères utilisés pour sélectionner les patients susceptibles de bénéficier de ce dépistage : L’U.S. Preventative Services Task Force recommande en effet l’examen aux fumeurs qui ont des antécédents tabagiques de plus de 30 paquets de cigarette par an et qui ont arrêté de fumer il y a moins de 15 ans. L’incidence réelle du dépistage étant bien en deçà puisque moins de 2% des anciens fumeurs éligibles au dépistage selon ces normes de l’USPSTF subissent en réalité le scanner, alors qu’il a été démontré qu’il réduit la mortalité par cancer du poumon de 20%.
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Des outils d'information patient permettent une décision partagée : L’auteur principal, Le Dr Janes, directrice du département de recherche respiratoire à l'University College London et directrice du Lung Cancer Board de Londres explique que l'objectif de la vidéo était de faciliter le dialogue médecin-patient et la prise de décision partagée sur le dépistage. Les chercheurs ont utilisé un questionnaire pour mesurer les connaissances des participants avant et après la lecture de la brochure de 10 pages et la présentation de la vidéo de 5 mn. Les chercheurs ont également évalué le niveau d’hésitation des participants sur la décision de dépistage, à l’aide d’un petit questionnaire : la première question portait sur le fait que le fait de savoir si un nodule pulmonaire trouvé par le scanner signifie qu'il existe un risque élevé de cancer ; la deuxième question portait sur le fait que la quantité de rayonnement produite par un seul examen correspond à peu près à l'équivalent du rayonnement « naturel » subi sur 1 année.
- Lors de l'inclusion à l’étude, les participants ont répondu correctement à 5 questions sur 10 en moyenne,
- après lecture de la brochure, à 7 questions,
- après lecture de la brochure et visionnage de la vidéo, à 8 questions.
- Les participants ayant lu la brochure et regardé la vidéo étaient plus susceptibles de répondre correctement aux 2 premières questions que ceux qui avaient juste lu la brochure ;
- Les participants ayant lu la brochure ou ayant eu connaissance des 2 outils (brochure + vidéo) sont susceptibles à des niveaux similaires de subir l'examen ;
- plus de 3 patients sur 4 informés ont fait le choix du dépistage ;
- les participants ayant lu la brochure ou ayant eu connaissance des 2 outils (brochure + vidéo) expriment un niveau de certitude plus élevé (8,5 vs 8,2 chez les participants n’ayant eu que la brochure).
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Mieux informer les fumeurs sur le dépistage du cancer du poumon est une nécessité : Au-delà de rappeler les recommandations de dépistage par scanner du cancer du poumon chez les fumeurs, l’étude révèle ainsi « un besoin urgent et non satisfait d’informations chez les patients fumeurs au sujet de ce dépistage. Les outils d’information à destination du patient, rappelant également les risques du dépistage, permettent d’améliorer la prise de décision partagée ».
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