TABAGISME: Fumer crée un stress, arrêter réduit l'anxiété
On fume pour « se détendre ». Pourtant fumer ne diminue pas le stress. Mais arrêter de fumer réduit bien l’anxiété, confirment ces chercheurs du Kings College de Londres. Leur étude, publiée dans l’édition du 2 janvier du British Journal of Psychiatry, qui a suivi les niveaux d'anxiété de fumeurs montre en effet une forte réduction des niveaux de stress, après 6 mois d’abandon.
L'idée d'effets bénéfiques du tabagisme sur le stress est liée à l'envie physique et psychologique de nicotine mais, rappellent les auteurs, en réalité, les cigarettes créent bien des niveaux plus élevés de stress et n'apportent qu'un soulagement temporaire avant l'envie d'une autre cigarette. Ces chercheurs du Kings College de Londres, de l'Université de Southampton et de l'Université de Birmingham ont analysé les données d'une précédente étude qui avait suivi les niveaux d'anxiété de 633 sujets, fumeurs d'au moins 10 cigarettes par jour, qui essayaient d'arrêter de fumer avec l'aide de différentes thérapies de substitution. Ils ont mesuré leur anxiété au début de l'étude et au cours du suivi. Six mois après l'inscription, les participants ont été contactés pour préciser leur statut tabagique et leur niveau d'anxiété. Des échantillons de salive ont été analysés pour la présence de cotinine, un marqueur de tabagisme.
Cesser totalement de fumer finit par diminuer l'anxiété : Si les auteurs confirment que l'anxiété ou le stress tend à augmenter dans les premiers jours suivant une tentative d'arrêter de fumer en raison du retrait de la nicotine, ils constatent aussi que
· À 6 mois, 14% des participants avaient arrêté,
· les personnes qui avaient cessé de fumer à la fin de l'étude depuis 6 mois sont moins anxieuses, avec une baisse de 9 points dans leur score d'anxiété (sur la base de scores allant de 20 à 80),
· les personnes qui ont tenté d'arrêter, sans succès, sont peu plus anxieuses, avec une augmentation de 3 points dans leur score d'anxiété,
· ces changements de niveaux d'anxiété, à la fois liés à l'arrêt ou aux tentatives sans succès, sont plus élevés lorsque le sujet avait déclaré fumer pour faire face au stress.
En conclusion, la différence des niveaux d'anxiété entre ceux qui ont cessé de fumer il y a 6 mois et ceux qui ont rechuté –malgré un substitut nicotinique- atteint près de 12 points sur une échelle en 80 points. Des résultats qui, s'ils ne prouvent pas la relation de cause à effet, contredisent l'hypothèse que le tabagisme est un remède contre le stress et suggèrent qu'arrêter de fumer est bénéfique pour la santé mentale tout autant que physique.
Source: British Journal of Psychiatry doi: 10.1192/bjp.bp.112.114389 online January 2 2013 Change in anxiety following successful and unsuccessful attempts at smoking cessation: cohort study.
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