TARV vs VIH, SIDA: Un contrôle de l'infection et une observance moindres que prévu
Aux Etats-Unis, chez les jeunes adultes, les Noirs, les usagers de drogues injectables et les personnes non couvertes par une assurance maladie, vivant avec le VIH, même sous traitement antirétroviral (TARV), l’infection est encore loin d’être « sous contrôle », explique cette étude, américaine, menée par l'Université Johns Hopkins et l’Université de Pennsylvanie, qui a mesuré la charge virale de plus de 30.000 Américains infectés par le VIH. Les données, publiées dans l’édition en ligne du 25 juillet du Journal of the American Medical Association (JAMA), sont de 10% inférieures aux estimations précédentes. Cette publication intervient à l’occasion de la XIXè Conférence internationale sur le sida de Washington. L’étude suggère que des dizaines de milliers d'Américains qui prennent de puissants traitements antirétroviraux pour garder le virus en échec pourraient ne pas pouvoir gérer aussi bien leur infection virale que les estimations précédentes l’avaient estimé. Car cette étude, la plus large menée aux Etats-Unis, sur la charge virale de personnes atteintes de l’infection à VIH constate que le nombre de personnes ayant atteint une « suppression » virale à 400 copies virales ou moins par millilitre de sang, est d’environ 10% inférieur par rapport aux estimations précédentes.
Le Dr Kelly Gebo, auteur principal de l'étude, spécialiste des maladies infectieuses et professeur agrégé à la Johns Hopkins explique que ces résultats soulignent à quel point il est difficile de traiter avec succès l'infection à VIH et empêcher sa propagation, même sous TARV. Selon Kelly Gebo, « Si l'on ne parvient pas à supprimer le virus autant que nous l'avions prévu, alors nous ne parviendrons pas à prévenir et à réduire la probabilité de transmission du VIH, autant que nous l'avions également prévu ».
La question cruciale de l'observance : Si les TARV ont beaucoup progressé au cours de la dernière décennie, avec une prise quotidienne unique de médicaments, l'étude suggère que les chercheurs doivent encore faire davantage pour faciliter l'observance du traitement. Sans cet effort supplémentaire, explique l'auteur, plus de gens sont à risque d'infection à VIH car les patients déjà sous traitement antirétroviral sont aussi plus à risque de développer une résistance aux médicaments ».
Cette étude de dix ans, a porté sur les résultats de plus de 100.000 tests sanguins, rapprochés ensuite des dossiers médicaux de 32.483 adultes infectés dont 70% étaient des hommes. Tous les participants étaient sous TARV et leurs charges virales étaient attentivement surveillées. Conclusion, alors que les rapports 2011 de l'US Centers for Disease Control and Prevention et d'études de grands instituts comme le John Hopkins annoncent des taux de contrôle allant de 77 à 87%, cette nouvelle étude aboutit à la conclusion décevante que (seuls) 72% des participants sont parvenus à contrôler leur maladie. Selon un autre auteur de l'étude, ces précédents rapports étaient basées sur une seule année plutôt sur un examen continu des résultats de chaque patient au fil des années. Cette nouvelle étude apporterait donc un résultat plus fiable, sur le long terme.
Autre conclusion clé, les jeunes âgés de 18 à 29 ans, noirs, usagers de drogues injectables ou sans assurance-maladie s'avèrent presque deux fois plus susceptibles que les autres patients infectés, de ne pas parvenir à contrôler l'infection. En cause ici, une observance déficiente et une surveillance insuffisante de la charge virale chez ces patients.
Ces nouvelles données montrent que, même si d'énormes progrès ont été accomplis dans le maintien sans progression de la charge virale, la vigilance s'impose dans le suivi des patients. Concluson pour les chercheurs, l'urgence d'élaborer des programmes de soutien à l'observance et à l'adhésion au traitement. Actuellement, plus de 34 millions de personnes dans le monde vivent encore avec le VIH…
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