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TAUOPATHIES: A chaque type d'agrégat, son type de démence?

Actualité publiée il y a 8 années 1 mois 4 semaines
Neuron

Cette étude américaine qui a analysé les différents types d’agrégats de protéine tau toxiques et possibles dans le cerveau, confirme l’hypothèse de départ : ces modèles d’agrégats sont bien caractéristiques non seulement du type de démence mais aussi du taux de progression de la neurodégénérescence. C’est donc concrètement, ici dans la revue Neuron, des signatures qui viennent d’être identifiées, des différents types de démence, de leur rapidité de progression et dans quelles zones du cerveau. La recherche contribue bien évidemment aussi, à expliquer la diversité des démences liées à l'agrégation de la protéine tau et marque une étape, avec l’opportunité d’un diagnostic plus précoce et plus précis, vers des traitements mieux personnalisés des tauopathies.

Les tauopathies sont des troubles neurodégénératifs qui affectent des zones distinctes du cerveau, avec des progressions selon des rythmes différents et des modèles spécifiques d'accumulation ou d'agrégats de la protéine tau, responsable. Une protéine, pourtant essentielle à la stabilité neuronale. Cependant, lorsque tau s'agrège de manière anormale, ces agrégats entrainent une neurodégénérescence sont la plus connue est la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ignorent les raisons de cette diversité dans les processus d'accumulation, mais ils font ici l'hypothèse que différents modèles d'agrégats puissent être associés à différents types de tauopathies.


Les chercheurs de UT Southwestern Medical Center (Dallas) ont caractérisé 18 souches de protéine tau présentes dans les cellules et caractérisées par des critères biochimiques et biologiques précis. Leurs travaux montrent que ces différentes souches suivent une logique structurelle bien spécifique et correspondent à des présentations neuropathologiques différentes, ici chez la souris, mais avec une correspondance très probable avec les tauopathies humaines. L'étude de ces souches permet donc d'établir une logique structurelle qui régit des effets biologiques et donc des pathologies spécifiques.

De la forme de l'agrégat à la précision du diagnostic : Les chercheurs ont d'abord répliqué les différentes conformations d'agrégats de tau in vitro, sur des cellules puis les ont inoculées dans le cerveau de souris. Chaque forme a créé différents modèles pathologiques, représentatifs des différentes variantes de tauopathies humaines, dont la maladie d'Alzheimer, les démences fronto-temporales, et l'encéphalopathie traumatique. Ces différentes formes de modèles ont également déclenché des pathologies qui se propagent à des vitesses différentes dans le cerveau, et affectent des zones différentes du cerveau : Par exemple, dans la maladie d'Alzheimer, les problèmes commencent dans les centres de mémoire du cerveau avant de se propager à d'autres zones qui contrôlent les fonctions telles que le langage. A l'inverse, c'est par la dégénérescence des régions frontales que commence la démence fronto-temporale, les centres de mémoire étant relativement épargnés.

Cette expérience a démontré que la structure des agrégats est suffisante pour expliquer la plupart, sinon la totalité de la variation observée dans les maladies neurodégénératives humaines liées à la protéine.

Comprendre, diagnostiquer et traiter de manière mieux personnalisée : « l'étude fournit un cadre pour mieux comprendre pourquoi les patients développent différents types de neurodégénérescence, mais est prometteuse aussi pour le développement de médicaments pour traiter les maladies neurodégénératives spécifiques. Les résultats indiquent que nous devons aborder les essais cliniques et le développement de médicaments avec une prose en compte de la « forme de tau » que nous ciblons », écrit, dans son communiqué, l'auteur principal de l'étude, le Dr Marc Diamond, de l'UT Southwestern Medical Center.

Des données avec un impact notable sur le développement de traitements personnalisés des tauopathies, dont…la maladie d'Alzheimer. Mais reste à identifier aussi un moyen simple de pouvoir qualifier, chez chaque patient les formes de tau responsables de sa maladie.


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