TEMPS D'ÉCRAN : Le réguler sans l'interdire, dit l'Académie des Sciences
Face à cette nouvelle culture des écrans dans laquelle la jeunesse baigne de la petite enfance à la fin de l’adolescence, l’Académie des sciences rend public un Avis, assorti de recommandations, sur les effets de l’utilisation des nouvelles technologies par les enfants. Avec ce premier Avis scientifique pluridisciplinaire, l’Académie des sciences s’adresse aux parents, éducateurs, personnels de santé, mais aussi aux pouvoirs publics et souhaite accompagner la nouvelle génération dans une utilisation positive des écrans. Il n’est pas question d’interdire mais de réguler l’accès aux écrans. 26 recommandations qui font l’objet d’une publication aux éditions Le Pommier et qui intègrent les dernières données scientifiques de la neurobiologie, de la psychologie et des sciences cognitives, de la psychiatrie et de la médecine.
La construction des fonctions cérébrales dépend de la nature des sollicitations extérieures sensorielles, affectives, culturelles… L'exposition des enfants aux écrans numériques a donc une incidence cruciale. Quels sont les risques de dépendance ou de phénomènes régressifs chez un enfant face aux écrans ? Quelle est la place des tablettes interactives et autres nouveaux supports dans l'apprentissage et la transmission des savoirs ? Avec quel impact sur les relations enfant-adulte ? Comment réguler l'accès aux écrans sans l'interdire ? Les jeux vidéo et les réseaux sociaux peuvent-ils être bénéfiques aux adolescents ?
Ainsi, le texte dresse un état des lieux des enjeux, des bénéfices et des risques de ce bouleversement, et souligne la nécessité d'une pédagogie différenciée selon les âges, du bébé à l'adolescent. L'ouvrage est le fruit d'un groupe de travail composé de membres de l'Académie des sciences, de l'Académie nationale de médecine et d'experts du domaine et signé de Jean-François Bach, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, biologiste et médecin, Professeur émérite à l'Université Paris Descartes (hôpital Necker), Olivier Houdé, professeur de psychologie du développement à l'Université Paris Descartes depuis 1995 et membre de l'Institut Universitaire de France depuis 1997. Pierre Léna, astrophysicien, Serge Tisseron, Psychiatre et psychanalyste.
26 recommandations de bonnes pratiques d'une éducation progressive, adaptée à chaque âge (avant 2 ans, entre 2 et 6 ans, entre 6 et 12 ans), pour préparer les adolescents (après 12 ans) à autoréguler leur rapport au monde numérique. Les 6 dernières recommandations concernent les risques pathologiques d'un mauvais usage des écrans et la question de la violence. Les effets positifs sont développés, comme l'amélioration de l'acquisition des connaissances et des savoir-faire, la contribution à la formation de la pensée et à l'insertion sociale des enfants et des adolescents tout comme les effets néfastes d'une utilisation trop précoce ou d'une sur-utilisation des écrans, sur la santé, l'équilibre et les activités futures -intellectuelle, culturelle et professionnelle-. Ainsi sont évoqués les troubles de la concentration, du sommeil et la « pathologie des écrans.
Toute la palette des écrans est passée en revue, de la tablette tactile à la télévision en passant par le smartphone.
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