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TESTOSTÉRONE : L'empathie, une simple question d'hormones ?

Actualité publiée il y a 13 années 7 mois 2 semaines
PNAS

L’empathie est une forme d’intelligence sociale, expliquent les auteurs, mais de petites différences hormonales peuvent avoir des effets profonds sur l'empathie. Cette étude constate que non seulement un niveau élevé de testostérone réduit la propension à l'empathie, mais qu’un niveau élevé de testostérone avant la naissance conditionne notre empathie future. Ces conclusions, amusantes, mais non sans conséquences sur l’harmonie des relations sociales, sont publiées dans l’édition du 3 janvier des Comptes rendus de la National Academy of Sciences (PNAS).

L'empathie ou l'intelligence sociale : Cette capacité à identifier les émotions des autres, dans l'ensemble de nos relations sociales, nous permet de déduire automatiquement et de comprendre, parfois, les motivations, les intentions et les sentiments de l'autre à partir d'indices physiques, de son regard ou de son visage. Cette capacité cognitive est l'un des éléments les plus importants de l'intelligence sociale et est essentielle pour une interaction sociale efficace et en bonne intelligence. Les femmes, sont généralement meilleures que les hommes dans cet «exercice» -et selon les auteurs- et l'hormone sexuelle mâle, la testostérone, est bien soupçonnée d'y être pour quelque chose. La testostérone peut non seulement réduire l'intelligence sociale, en affectant le développement du cerveau du fœtus, mais aussi par ses effets constants sur le cerveau.


Trop de testostérone nuit aux relations sociales : Ici, les chercheurs, le Pr. Jack van Honk de l'Université d'Utrecht et le Pr. Simon Baron-Cohen de l'Université de Cambridge démontrent que l'administration de testostérone chez 16 jeunes femmes a conduit à une dégradation importante de leur empathie cognitive et que ces effets, de l'administration de testostérone, sont prédits par un marqueur de la testostérone fœtale prénatale (appelé le rapport « 2D: 4D »). Les chercheurs ont utilisé un test « de lecture de pensée », qui traduit la façon dont une personne peut déduire ce qu'une autre personne pense ou ressent à partir de photographies d'expressions faciales ou de regards. Les chercheurs constatent que plus de testostérone conduit à une réduction significative de la lecture de pensée, mais que la réduction la plus marquée est associée à un niveau élevé de testostérone avant la naissance.

Des données qui non seulement démontrent les effets de la testostérone sur l'empathie cognitive, mais suggèrent que ceux-ci sont programmés par la testostérone avant même la naissance. Des résultats importants pour mieux comprendre la psychobiologie de l'intelligence sociale humaine.

Plusieurs autres conséquences importantes :

· Tout d'abord, que les niveaux de testostérone affectent directement la capacité de lire dans l'esprit de l'autre. Cela peut contribuer à expliquer pourquoi les femmes ont, en moyenne, de meilleurs résultats sur ce type de tests que les hommes, puisque les hommes produisent en moyenne plus de testostérone que les femmes.

· Le niveau de testostérone fœtale prédit dans quelle mesure plus tard, la testostérone produira cet effet. Ceci suggère que les niveaux de testostérone dans l'utérus ont un effet à long terme sur la fonction cérébrale, plus tard.

· Enfin, sachant que l'autisme affecte plus fréquemment les hommes que les femmes, l'étude apporte un élément de preuve supplémentaire à la théorie androgène de l'autisme.