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THERAPEUTIQUES: Il faut réhabiliter les thérapies non médicamenteuses, propose la HAS

Actualité publiée il y a 13 années 3 mois 3 semaines
Haute Autorité de Santé

Parce que la prescription médicamenteuse légitime l’état pathologique du patient et confirme son statut de « malade », les médecins ont encore trop tendance à prescrire des médicaments en oubliant qu’il existe aussi des thérapeutiques non médicamenteuses. C’est le propos du nouveau rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) “Changer le regard sur les thérapeutiques non médicamenteuses” qui vise à faire évoluer la façon dont la collectivité, professionnels de santé, comme patients se représentent la notion de « traitement » et de prise en charge médicale. Un rapport qui marque la distance que prend l’autorité sanitaire avec le médicament et dans le droit fil d’une politique d’économie sur les dépenses de santé.

Changer de mode de vie, d'alimentation, pratiquer une activité physique et sportive, engager un travail avec un psychologue... des exemples d'initiatives qui trouvent aujourd'hui difficilement leur place dans la prise en charge médicale alors qu'elles sont complémentaires aux traitements médicamenteux. Il s'agit de “sortir d'une prise en charge essentiellement centrée sur le médicament et de l'influence symbolique qu'il exerce”, écrit la HAS. De quoi s'agit-il exactement? · De règles hygiéno-diététiques (régimes diététiques, activités physiques et sportives, modifications des comportements alimentaires et règles d'hygiène) · De traitements psychologiques, thérapies d'inspiration analytique et cognitivo-comportementales · De thérapies physiques, techniques de rééducation, kinésithérapie, ergothérapie, etc.


La HAS souligne ainsi que le recours aux thérapies non médicamenteuses peut être même la base du traitement lorsqu'il s'agit, par exemple, de la prise en charge des risques cardio-vasculaires, de l'insomnie ou encore de l'obésité.

Dans la réalité de nombreux freins au recours des thérapeutiques non médicamenteuses subsistent, tels qu'une absence totale des professionnels de santé à les prescrire ou à les conseiller, souvent par manque de temps ou manque d'information mais aussi en raison d'insuffisance de preuves d'efficacité de ces thérapeutiques venant de la recherche clinique. Enfin, selon le rapport, du côté des patients, l'accès à ce type de soins et aux professionnels habilités, reste très inégal que ce soit pour des raisons de coût, d'éloignement géographique ou simplement par manque d'information.

Des clés pourraient favoriser le développement de la prescription de ces thérapeutiques. Mais se repose, comme pour l'éducation thérapeutique, la question de la rémunération du temps passé par les professionnels à conseiller, informer, construire un vrai parcours de soins non médicamenteux pour les patients. Les données scientifiques doivent être réunies pour légitimer ce type de prescription, qui doit être officialisé, au même titre que le médicament, explique la HAS.

Avant tout, le développement de la prescription de ces thérapeutiques nécessite une amélioration de l'information et de la formation médicale sur les modalités de prescription de ces thérapeutiques.

Car aujourd'hui, ces prescriptions n'ont rien d'officiel, si elles peuvent être inscrites sur l'ordonnance, elles peuvent aussi être énoncées oralement, prendre la forme de remise de brochures d'information ou d'une recommandation du patient vers un autre professionnel de santé.

Prises en charge médicamenteuses et non médicamenteuses devraient être perçues comme complémentaires, dans un objectif à la fois curatif et préventif.