THYROÏDE: Les hormones thyroïdiennes font la vitalité de nos neurones
Sans hormones thyroïdiennes point de neurogenèse, nous explique cette équipe du CNRS, qui montre que l’expression d’un gène clé impliqué dans la prolifération des cellules souches neurales, est régulée par les hormones thyroïdiennes. Cette recherche sur la souris, publiée dans l’édition du 4 mai de la revue Cell Stem Cell, permet de mieux comprendre les pathologies cognitives associées à un déficit en hormones thyroïdiennes chez l’homme ou les troubles neurologiques associés à une hyperthyroïdie.
L'équipe de Barbara Demeneix, du laboratoire « Évolution des régulations endocriniennes » (Muséum national d'Histoire naturelle/CNRS), vient de mettre en évidence ce nouveau rôle des hormones thyroïdiennes dans la régulation des cellules souches neurales chez la souris adulte. Essentielles pour le développement du cerveau, les hormones thyroïdiennes peuvent causer un retard de développement chez l'enfant si elles sont produites en quantités insuffisantes.
Hormones thyroïdiennes et neurogenèse : Les résultats chez la souris adulte montrent que l'expression d'un gène clé, de Sox2, impliqué dans la physiologie des cellules souches neurales, est directement régulée par les hormones thyroïdiennes dans le cerveau adulte. En effet, une des formes actives des hormones thyroïdiennes, agit via un récepteur TRa1 dans les progéniteurs neuraux favorisant la prolifération et la différentiation des cellules souches neurales. Les hormones thyroïdiennes s'avèrent donc essentielles pour le développement du cerveau. Plusieurs processus clés dépendent des hormones thyroïdiennes lors du développement du cerveau, la neurogenèse et la plasticité synaptique.
Chez l'humain adulte, des problèmes de thyroïde peuvent affecter la mémoire et l'humeur. Chez les mammifères, un défaut de neurogenèse peut également être associé à des troubles cognitifs. Les hormones thyroïdiennes engagent les cellules souches neurales adultes vers la différentiation.
Alors que les troubles thyroïdiens touchent 1 à 5 % de la population et une femme sur huit, ces travaux doivent permettre de mieux comprendre les pathologies cognitives associées à un déficit en hormones thyroïdiennes chez l'homme et certains troubles neurologiques associés à l'hypothyroïdie chez l'adulte ou la personne âgée.
Source: Communiqué CNRS et Cell Stem Cell (2012), doi:10.1016/j.stem.2012.04.008 Thyroid Hormone Signaling Acts as a Neurogenic Switch by Repressing Sox2 in the Adult Neural Stem Cell Niche
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