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TOXICOMANIE: Elle réduit le volume du cerveau. Surtout chez les femmes

Actualité publiée il y a 9 années 5 mois 2 semaines
Radiology

Par comparaison avec les hommes, les femmes qui consomment de la cocaïne ou des amphétamines, commencent plus tôt, à un âge plus précoce, augmentent plus rapidement leur consommation et ont plus de difficulté à arrêter, remarquent ces chercheurs de l'Université du Colorado. Ces scientifiques cherchent à expliquer pourquoi leur étude par imagerie fait apparaître chez les femmes dépendantes, mais pas chez les hommes, une réduction de la matière grise du cerveau.

Lorsque ces chercheurs reçoivent des femmes dans le cadre de la prise en charge de leur toxicomanie, ces patientes rapportent une consommation en grandes quantités de ces substances. L'étude, par imagerie, montre, en effet nettement moins de volume de matière grise chez les femmes ayant une dépendance aux drogues vs témoins sains. Sont particulièrement touchées, les zones du cerveau impliquées dans la récompense, l'apprentissage, l'exécution, la prise de décision, l'émotion et la formation des habitudes.


Les chercheurs ont analysé la structure du cerveau par IRM de 127 participants hommes et femmes, dont

- 59 (28 femmes et 31 hommes) ex-dépendants à la cocaïne, aux amphétamines, et/ou à la méthamphétamine et en ayant consommé sur une moyenne de 16 années,

- et 68 témoins sains (28 femmes et 40 hommes) appariés pour l'âge et le sexe.

L'analyse montre qu'en dépit de cette période d'abstinence,

· les participantes ex-consommatrices ont un volume de matière grise nettement réduit dans les régions frontales, limbiques et temporales du cerveau.

· Ces réductions de volumes de matière grise sont confirmées comme corrélées avec des comportements de recherche de la nouveauté, de la récompense et du risque mais aussi, chez certaines participantes, avec certains traits dont l'impulsivité.

· Curieusement, les mêmes constatations ne sont pas faites chez les hommes.

· Ces changements cérébraux perdurent chez les femmes, même après une longue période d'abstinence de la consommation de drogues : «Nous constatons que même après plus de 13 mois d'abstinence, les femmes ex-toxicomanes présentent toujours cette réduction du volume de matière dans plusieurs zones cérébrales », commente le Dr Jody Tanabe, MD, professeur de radiologie à l'Université du Colorado et auteur principal de l'étude.

Ces résultats suggèrent,

- soit des processus biologiques sous-jacents différents chez les hommes et les femmes et appellent donc à de nouvelles études, pour mieux les caractériser,

- soit des habitudes de consommations plus « dures » chez les femmes qui viennent consulter, pouvant contribuer à expliquer ces effets et leur persistance.

Source: Radiology July, 2015 Sex Differences in Gray Matter Changes and Brain-Behavior Relationships in Patients with Stimulant Dependence (In Press) via Eurekalert (AAAS) Substance abuse reduces brain volume in women but not men (Visuel@Radiological Society of North America)


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