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TRAITEMENT DENTAIRE INVASIF : Quid de l’antibioprophylaxie ?

Actualité publiée il y a 5 années 10 mois 4 semaines
JACC
L'endocardite infectieuse (EI) est une infection grave des valvules cardiaques entraînant une morbidité et une mortalité élevées - 30% des personnes décèdent dans l'année qui suit le diagnostic. Mais faut-il prescrire systématiquement des antibiotiques en prophylaxie ?

Cette recherche de l’Université de Sheffield révèle l’impact des changements de directives (américaines) sur la prescription d’antibioprophylaxie (AP) avant un traitement dentaire invasif dans le but de prévenir l’endocardite infectieuse qui peut mettre en jeu le pronostic vital. Les conclusions présentées dans le Journal of the American College of Cardiology fournissent une preuve supplémentaire à l’encontre de la suppression totale, dans certains pays, du recours à l’AP avant les procédures dentaires invasives, même pour les patients considérés à risque élevé. Ce fut en particulier le cas avec la dernière recommandation (2008) du National Institute for Health and Care Excellence britannique (NICE) selon laquelle l’AP devrait cesser complètement au Royaume-Uni.

 

L'endocardite infectieuse (EI) est une infection grave des valvules cardiaques entraînant une morbidité et une mortalité élevées - 30% des personnes décèdent dans l'année qui suit le diagnostic. De précédentes études ont montré qu'environ 40% des cas étaient probablement dus à des bactéries provenant de la bouche. Un grand nombre de personnes présentant des affections cardiaques courent un risque accru d'EI et certains patients, par exemple ceux qui ont des valves cardiaques artificielles ou ayant des antécédents d'EI ou certaines affections cardiaques congénitales, présentent un risque élevé de développer une EI.

 

Cette étude est la plus vaste et la plus complète à faire le bilan des directives de 2007 de l'American Heart Association (AHA) qui suggéraient que l'AP devrait continuer à être prescrite aux patients à risque élevé de développer une endocardite infectieuse mais pas aux patients à risque modéré. En fait l’analyse confirme le bien-fondé de ces directives de 2007. L’analyse montre, à la suite de ces directives :

  • une forte baisse (64%) du nombre de prescriptions d’AP pour les personnes présentant un risque modéré d'EI ;
  • mais également une baisse préoccupante du nombre d’AP prescrites à des patients à risque élevé (20%), en dépit des recommandations de l'AHA pour ce groupe de patients ;
  • une augmentation significative de l’incidence de l'EI (177%) chez les personnes à risque élevé, mais seulement une augmentation à peine significative des patients à risque modéré.

 

 

Des conclusions qui soutiennent fortement la recommandation de l’AHA : l’auteur principal, le professeur Martin Thornhill de l’école de dentisterie clinique de l’Université de Sheffield explique que si les données ne prouvent pas une relation de cause à effet entre la réduction de l’AP et l’augmentation de l’IE, elles appuient fortement la recommandation de l’AHA de prescrire l’AP aux patients à risque élevé, mais pas à ceux à risque modéré d’endocardite. En revanche l’étude va à l’encontre des recommandations britanniques actuelles.

 

Si des preuves mal connues de l'efficacité de l’antibioprophylaxie, les préoccupations concernant le risque d'effets indésirables et le développement de la résistance aux antibiotiques ont conduit les experts à réduire progressivement le nombre de situations dans lesquelles le PA est recommandé, le patient a le droit de connaître les arguments pour et contre la prophylaxie et de prendre avec son dentiste une décision éclairée.


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