Troubles du COMPORTEMENT ALIMENTAIRE: Les Fêtes, un déclencheur possible?
Saison de l'abondance de nourriture et de boisson, les Fêtes peuvent contribuer à aggraver chez certaines femmes, un processus biologique déjà compliqué, combinant changements hormonaux et alimentaires liés au cycle menstruel. Cet expert en troubles du comportement alimentaire (TCA) de l'Université Michigan State constate qu’un apport alimentaire encore accru, comme en période de Fêtes, peut jouer, chez certaines femmes, un rôle de déclencheur.
En effet, déjà en temps normal, les femmes sont déjà biologiquement programmées pour faire varier leur consommation alimentaire au cours du cycle mensuel. De précédentes études ont montré que les fluctuations hormonales ovariennes (estradiol et progestérone) prédisent les changements, au cours du cycle menstruel, dans la « frénésie » alimentaire et dans l'alimentation « émotionnelle », c'est-à -dire en réponse à des émotions négatives. Ces changements dans l'apport alimentaire font partie d'un processus évolutif naturel comme conduit par ces variations hormonales. Cependant, la variation du risque de troubles du comportement alimentaire au cours du cycle menstruel et ses facteurs sont encore largement inconnus.
Une première étude du Pr Kelly Klump a examiné si la préoccupation du poids varie aussi au cours du cycle menstruel et si d'autres facteurs externes–comme les périodes de Fêtes-peuvent influer sur ce risque. Durant 45 jours consécutifs, 352 femmes âgées de 15 à 25 ans ont évalué quotidiennement leur niveau de préoccupation sur leur poids ainsi que leurs comportements alimentaires émotionnels ou malsains. Des échantillons de salive ont également été recueillis quotidiennement pour évaluer les niveaux d'hormones. Les résultats sont frappants.
La préoccupation des femmes sur leur poids varie bien au cours du cycle menstruel, avec un pic juste avant les règles; cette fluctuation de la préoccupation sur le poids apparaît totalement indépendante de l'évolution des niveaux d'hormones; l'indicateur majeur de cette préoccupation sur le poids est le comportement alimentaire émotionnel.
Une autre étude, du même auteur, suggère l'association de ces comportements alimentaires émotionnels avec une décharge ou un état affectif négatif. Cette étude a suivi durant 45 jours au quotidien ces 2 variables chez 239 jeunes femmes jumelles âgées en moyenne de 18 ans. Un affect négatif s'avère bien associé au comportement alimentaire émotionnel. Un comportement alimentaire émotionnel prédit aussi un prochain état affectif négatif, précisément le lendemain, selon l'étude, mais sans avoir ensuite une influence quelconque sur cet état. En revanche, le comportement alimentaire émotionnel, tel qu'un apport alimentaire trop important ou une crise de boulimie va accroître encore cette propension à une réponse négative, c'est-à -dire à d'autres comportements alimentaires malsains. D'autant plus, ajoute l'auteur, que « socialement » « manger beaucoup » est considéré comme un comportement négatif, chez une femme.
La période des Fêtes constitue une fenêtre de susceptibilité aux TCA pour des femmes déjà préoccupées par leur poids, suggère finalement l'auteur. Une période d'abondance de nourriture et de boisson qui pourra être le déclencheur d'anorexie ou de boulimie. Enfin, l'étude appelle aussi à de nouvelles recherches pour mieux évaluer la susceptibilité des femmes au risque de TCA aux différents stades du cycle et de leur vie reproductive.
Source: International Journal of Eating Disorder
2014 DOI: 10.1002/eat.22326 The effects of ovarian hormones and emotional eating on changes in weight preoccupation across the menstrual cycle
15 JAN 2014 DOI: 10.1002/eat.22247 Do emotional eating urges regulate affect? Concurrent and prospective associations and implications for risk models of binge eating
Plus d'études sur les TCA
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