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TROUBLES NÉVROTIQUES : Parfois, ils peuvent retarder le décès

Actualité publiée il y a 7 années 5 mois 6 jours
Psychological Science
Les troubles névrotiques touchent près de 12% de la population

Les troubles névrotiques touchent près de 12% de la population. Si leurs symptômes sont multiples et handicapants au quotidien, cette étude longitudinale menée sur plus de 500.000 participants britanniques aboutit à une drôle de conclusion : une personnalité plus névrotique pourrait être associée à un risque de décès réduit, chez certains sujets. Des données présentées dans la revue Psychological Science, qui illustrent un effet collatéral surprenant car positif, de l’anxiété et du sentiment de vulnérabilité, indépendamment de l’état de santé autodéclaré.

Les sujets névrotiques présentent la plupart du temps des émotions négatives dont l'irritabilité, la frustration, la nervosité, l'inquiétude et la culpabilité. De précédentes études portant sur les liens entre la névrose et la mortalité ont abouti à des résultats mitigés, la névrose pouvant accroître le risque de décès ou au contraire le réduire. Cette nouvelle étude suggère que la névrose, en dépit de ses symptômes parfois sévères - anxiété, compulsivité, phobies, troubles de l’humeur, du sommeil... pourrait néanmoins avoir un effet protecteur, en rendant les sujets affectés plus vigilants sur leur propre leur santé, explique l’auteur principal, Catharine R. Gale, de l'Université d'Édimbourg et de Southampton.

 

Ici, l’équipe a émis l'hypothèse que la relation entre les troubles névrotiques et le risque de décès peut dépendre de la façon dont le sujet évalue sa propre santé. Les chercheurs ont analysé les données de 502.655 participants âgés de 37 à 73 ans. Ces participants ont été évalués pour leur personnalité. Les chercheurs ont également pris en compte les comportements de santé et les facteurs de mode de vie des participants, les principales mesures de santé physique, de fonction cognitive et les antécédents médicaux. Ils ont enfin rapproché ces données de celles des registres britanniques des décès.

L’analyse constate :

-le décès de 4.497 participants au cours du suivi soit 6 années, en moyenne ;

-une mortalité légèrement plus élevée chez les participants ayant des niveaux de névrose plus élevés ; -cependant, une mortalité moins élevée chez les participants ayant des niveaux de névrose plus élevés mais inquiets pour leur santé. Et ces résultats valent quel que soit l’état réel de santé du sujet.

 

L’association s’avère en particulier forte lorsque ces sujets obtiennent un score élevé sur certains traits associés aux troubles névrotiques, soit l'inquiétude et l’anxiété et le sentiment de vulnérabilité.

 

Enfin, les facteurs de mode de vie, dont le tabagisme, l'exercice, le régime alimentaire et la consommation d'alcool n’expliquent pas à eux seuls le lien entre ces scores élevés sur certains traits névrotiques et la réduction du risque de mortalité prématurée.

Bref, l’étude révèle « un bon côté » de la névrose, d’un peu d’inquiétude, mais pas trop.


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