TUBERCULOSE: Cachée par la récession, elle pourrait revenir en force
L'incidence de la tuberculose (TB) aux Etats-Unis est en baisse, cependant les personnes infectées non traitées agissent comme un réservoir de la maladie. Cette étude publiée dans BioMed Central Public Health, montre qu'en 2009, le nombre de cas de tuberculose déclarés était beaucoup plus faible que celui enregistré les années précédentes, en particulier chez les immigrants récents, les personnes sans-abri et autres groupes défavorisés, une diminution due à la récession économique et à taux d'immigration plus faibles mais qui pourrait masquer l'impact futur de la tuberculose.
Tout réservoir de la maladie est préoccupant, surtout depuis que l'on sait que le vaccin BCG n'est efficace qu'à 70-80%, au mieux. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, on estime que jusqu'à un tiers de la population mondiale est actuellement infecté par la tuberculose, avec une augmentation à travers l'Afrique et l'Asie du Sud Est.
Le Système national de surveillance de la TB (U.S. National Tuberculosis Surveillance System - NTSS) montre que depuis 2000, le nombre de cas décroît de 3,8% par an, sauf en 2009 où il chute de 11,4%.
Cette équipe de chercheurs dirigée par le Dr Carla Winston des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a analysé les données du NTSS en conjonction avec l'information des dossiers patients. Ils constatent que la plus forte baisse dans les cas signalés se sont produits chez les personnes immigrées aux Etats-Unis ces deux dernières années, chez les personnes sans abri ou chez les usagers de drogues. Cette baisse n'est pas liée à la sous-déclaration des cas de tuberculose ou à des améliorations dans la lutte antituberculeuse et il n'y a eu aucune modification du taux de transmission de la tuberculose.
Les chercheurs concluent donc que la baisse pourrait être due à la récession économique et au report de soins. Si la TB est généralement guérissable, elle nécessite de 6 à 9 mois d'antibiotiques. Les auteurs suggèrent que durant une récession, les patients sont préoccupés par le coût d'un traitement long, donc moins enclins à se manifester et se faire traiter. L'autre facteur supplémentaire pourrait être la diminution de l'immigration compte tenu du ralentissement économique.
Mais indépendamment de la récession, les chercheurs concluent que ces personnes finiront par avoir besoin de soins médicaux et, en raison de leur report de consultation et de traitement, le retour de la tuberculose pourrait être plus sévère avec une forme plus infectieuse de la maladie et plus résistante au traitement.
Source: BioMed Central Public Health via eurekalert (AAAS) « Decrease in observed rate of TB at a time of economic recession » (visuels OMS)
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