TUBERCULOSE: Halte aux tests sanguins non homologués
Cette nouvelle recommandation s’applique aux tests sanguins pour le diagnostic de la tuberculose évolutive, les tests sanguins concernant l’infection latente étant toujours sous examen de l’OMS. L’Organisation met en garde contre le manque d’exactitude de ces tests sanguins, pour le dépistage de la tuberculose évolutive, en raison des erreurs de diagnostic puis de traitement liées à ce type de tests. Cette recommandation de l’OMS invite instamment les pays à interdire l’utilisation de ces tests et à s’appuyer plutôt sur des tests microbiologiques ou moléculaires.
Le dépistage de la tuberculose évolutive par les anticorps ou les antigènes présents dans le sang est extrêmement difficile. Les patients peuvent présenter des réponses d'anticorps différentes laissant supposer qu'ils sont atteints de tuberculose évolutive alors qu'ils ne le sont pas. Par ailleurs, des anticorps produits contre d'autres micro-organismes peuvent à tort indiquer la présence d'une tuberculose évolutive. Différents micro-organismes ont en commun les mêmes antigènes, ce qui rend les résultats des tests peu fiables. Ces facteurs peuvent faire qu'une tuberculose passe inaperçue ou au contraire soit diagnostiquée à tort.
Faux-positifs ou faux-négatifs: L'OMS appelle donc à mettre un terme à l'utilisation de ces tests sérologiques pour diagnostiquer la tuberculose: Un test sanguin pour diagnostiquer la tuberculose évolutive est une mauvaise pratique. 12 mois d'analyse des données de 94 études avec le concours d'experts mondiaux ont conclu à ce niveau élevé de résultats erronés – faux-positifs ou faux-négatifs – par rapport aux tests validés par l'OMS. Cette « faible sensibilité » des tests sanguins commerciaux a pour principale conséquence un nombre beaucoup trop élevé de patients déclarés exempts de la maladie, qui transmettent ensuite à d'autres personnes ou décèdent faute de traitement. Un grand nombre de patients ont également été diagnostiqués à tort et soumis à un traitement inutile…
Ainsi, plus d'un million de ces tests sanguins non approuvés, dont les résultats sont inexacts seraient pratiqués chaque année. « Les tests sanguins pour le diagnostic de la tuberculose sont souvent destinés aux pays dont les mécanismes de réglementation des moyens diagnostiques laissent à désirer, où des incitations douteuses à la commercialisation peuvent l'emporter sur l'intérêt du patient, » explique le Dr Karin Weyer du Département OMS Halte à la tuberculose.
La tuberculose tue 1,7 million de personnes chaque année et elle est la première cause de mortalité des personnes vivant avec le VIH. L'amélioration du diagnostic précoce de la tuberculose et de son efficacité pour sauver davantage de vies est une mesure prioritaire pour l'OMS et pour la communauté internationale qui se consacre à la lutte contre la tuberculose.