Un ANTIBIOTIQUE naturel dans notre sueur
Il s’agit de la dermcidine, un antibiotique naturel et important, produit par la peau, lorsque nous transpirons. Cette équipe internationale de scientifiques de l’Université d'Edimbourg dévoile ses secrets, dont son efficacité contre les souches de la tuberculose et autres bactéries multi-résistantes, dans l’édition du 20 février des Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS).
Ces chercheurs identifient la structure atomique du composé et peuvent ainsi expliquer pourquoi la dermcidine se révèle une arme aussi efficace dans la lutte contre les insectes dangereux. Certes, environ 1.700 de ces antibiotiques naturels sont déjà connus, mais jusqu'à cette étude, on ignorait leur mode d'action.
Il s'avère que la sueur diffuse des antibiotiques très efficaces sur notre peau, qui peuvent nous protéger contre les insectes dangereux. En cas de petite coupure, d'égratignure, ou de piqûre d'un moustique, ces agents antibiotiques sécrétés par nos glandes sudoripares, comme c'est le cas de la dermcidine, luttent rapidement et efficacement contre les microbes. Ces substances naturelles, des peptides antimicrobiens s'avèrent même plus efficaces à long terme que les antibiotiques traditionnels, car les microbes sont dans l'incapacité de développer rapidement une résistance. Ces antimicrobiens s'attaquent à la membrane cellulaire des bactéries, ce qui rend le développement d'une résistance plus difficile, et ce qui en fait des candidats-antibiotiques prometteurs.
La dermcidine est activée dans un milieu salé et légèrement acide comme la sueur. La molécule ouvre de minuscules canaux dans la membrane cellulaire et reste stabilisée et activée grâce aux micro-particules chargées de zinc présentes dans la sueur. En conséquence, l'eau et les particules chargées lui permettent de traverser la membrane. En plus, la dermcidine est capable de s'adapter à des types très variables de membranes et, en cela, suggère une efficacité de type antibiotique à large spectre, capable de repousser bactéries comme champignons.
Le composé est actif contre de nombreux agents pathogènes connus comme Mycobacterium tuberculosis ou Staphylococcus aureus. Des souches dont la résistance voire la multi-résistance ne cesse de s'accroître.
Les scientifiques ont pu déterminer la structure atomique de la chaîne moléculaire, une structure inhabituellement longue, perméable et adaptable, qui représente donc une nouvelle classe de protéines. Ils espèrent que ses résultats pourront contribuer au développement d'une nouvelle classe d'antibiotiques capable de venir à bout des résistances. « Notre corps produit des substances efficaces pour repousser les bactéries, les champignons et les virus. Maintenant que nous en connaissons le fonctionnement, nous pouvons utiliser ces antibiotiques naturels pour venir en aide aux antibiotiques conventionnels ».
Source: PNAS February 20, 2013, doi:10.1073/pnas.1214739110 Crystal structure and functional mechanism of a human antimicrobial membrane channel (Vignette CDC « Staphylococcus aureus bacteria »)
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