Un VACCIN anti-pneumococcique «à la portée» des pays en développement
Ce nouveau vaccin anti-pneumococcique, conçu pour les pays en développement commence sa distribution massive au Kenya dans le cadre d'un plan global qui pourrait prévenir plus de sept millions de décès d'enfants d'ici à 2030. Son développement et sa production ont été permis par la mise en place d’un nouveau dispositif financier qui garantit aux pays pauvres un prix extrêment bas et aux laboratoires une quantité suffisamment importante pour amortir leurs coûts de développement. Zoom sur cette nouvelle initiative, lancée par l’Alliance Gavi.
La maladie pneumococcique, causée par la bactérie Streptococcus pneumoniae, tue plus d'un demi-million d'enfants de moins de cinq ans chaque année, c'est plus que le paludisme, le sida et la rougeole réunis. Plus de 70% des décès surviennent dans les pays en développement.
Le Kenya est le cinquième pays du monde et le deuxième en Afrique à introduire ce vaccin dans le cadre de son programme de vaccination de routine. Plus de 40 pays en développement, dont les régions les plus pauvres du monde seront en mesure de l'adopter, grâce à la mise en place d'un nouveau mécanisme, d'ici à 2015. Car le décalage entre la disponibilité d'un vaccin dans un pays riche et un pays pauvre va de 15 à 20 ans. Ce nouveau mécanisme financier appelé Advance Market Commitment (AMC) va permettre de combler cet écart, et le vaccin contre le pneumocoque est sa première application.
Comment fonctionne l'AMC ? Le programme pilote « AMC pneumococcique » donne accès aux enfants des pays en développement à de vaccins efficaces et abordables avec l'objectif de réduire les infections à pneumocoques. Grâce à des engagements des bailleurs de fonds, ce mécanisme de financement novateur incite les fabricants de vaccins à produire des vaccins abordables pour les régions les plus pauvres. Ces pays sont alors en mesure de planifier des programmes de vaccination nationaux en sachant que les vaccins seront disponibles rapidement, dans les quantités dont ils auront besoin et à des prix abordables. Ce programme devrait permettre de prévenir plus de sept millions de décès d'enfants d'ici à 2030. Il s'agit dans ce programme, d'accélérer le développement de vaccins qui répondent aux besoins des pays en développement, prévoir des quantités suffisantes grâce à l'extension des capacités de production, accélérer l'adoption des vaccins grâce à des prix prévisibles et accessibles, mais aussi de tester le concept de l'AMC pour d'autres applications.
Cela fait environ 10 ans que des vaccins anti-infections à pneumocoque sont disponibles dans les pays riches, mais ils ne sont ni abordables, ni adaptés aux souches en circulation dans les pays en développement. L'industrie du vaccin a besoin d'engagements d'achat à long terme pour amortir ses investissements, et les pays en développement ont besoin de prix faibles et prévisibles. C'est pourquoi, en 2009, l'Alliance GAVI a lancé l'AMC dans le but de stimuler le marché des vaccins.
Résultat : un prix plafond de 3,50 $ US par dose. "Dans les pays en développement, le vaccin sera disponible essentiellement pour le prix d'un café au lait, par rapport à un prix aux États-Unis de près de 100 $», explique Orin Levine, chef de l'International Vaccine Access Center à la Johns Hopkins (Baltimore, Maryland). Si les pays riches ont besoin de 40 millions de doses de vaccin contre le pneumocoque par an, les pays en développement exigent 250 millions de doses…
4 laboratoires sont dans le processus : GlaxoSmithKline, Pfizer, le Serum Institute et Panacea Biotec, (tous deux en Inde),
Mais le programme AMC reste en recherche d'autres fournisseurs, avec 70% de ses fonds encore disponibles. Le premier programme national de vaccination contre la maladie à pneumocoques lancé dans un pays en développement avait été lancé à Kigali, Rwanda, en avril 2009.