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VACCIN anti-H1N1: Un risque faible mais significatif de Guillain-Barré

Actualité publiée il y a 12 années 4 mois 5 jours
JAMA

Ce n’est pas une surprise mais la confirmation de constations déjà officialisées et documentées en 1976 lors d’une précédente campagne de vaccination, aux Etats-Unis, contre une épidémie de grippe porcine (H1N1). Cette nouvelle étude des données liées à la pandémie de 2009 et à la vaccination anti-H1N1 au Quebec, confirme un risque faible mais significatif de syndrome de Guillain-Barré chez les personnes vaccinées, en particulier de plus de 50 ans. Pas de quoi remettre en cause le rapport bénéfice-risque de la vaccination, confirment les auteurs dans le JAMA du 11 juillet, car ce risque s’élèverait à 2 pour 1 million de doses.

Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est généralement caractérisé par une faiblesse musculaire qui se développe rapidement et une absence de réflexes. On pense que le SGB est une maladie auto-immune déclenchée par un stimulus externe.


Les auteurs rappellent, qu'en 1976-1977, un taux anormalement élevé d'incidence du SGB avait été identifié aux États-Unis après vaccination contre la grippe porcine. Les scientifiques avaient alors observé, pour la première fois, ce lien entre le SGB et les vaccinations et l'enquête avait révélé que les sujets vaccinés avaient un risque plus élevé de SGB que ceux qui n'avaient pas été vaccinés (environ 1 cas supplémentaire pour 100.000 personnes vaccinées). A la suite de ces conclusions, et du fait que l'épidémie était limitée, le programme de vaccination avait même été arrêté. L'Institut de Medecine (IOM-USA) avait conclu en 2003 que les personnes qui avaient été vaccinées contre la grippe porcine en 1976 avaient bien un risque légèrement accru de développer un SGB. La raison exacte de cette association reste inconnue.

Entretemps, d'autres études sur la vaccination anti-grippe ont conclu à « peu ou pas de risque accru » de SGB, selon les informations fournies dans l'article et l'IOM dans une récente réévaluation a conclu à une preuve insuffisante pour accepter ou rejeter la relation causale.

Ces chercheurs canadiens, dont le Pr Philippe De Wals, de l'Université Laval (Québec), ont mené cette nouvelle étude pour évaluer le risque de SGB après la vaccination contre la « pandémie » H1N1. À l'automne 2009, une campagne de vaccination a été lancée au Québec contre la souche pandémique A (H1N1). À la fin de l'année, 4,4 millions de personnes avaient été vaccinées. L'étude a suivi sur 6 mois (octobre 2009 à mars 2010) les cas suspects et confirmés de SGB signalés par les médecins, pour la plupart des neurologues et vérifié leur statut vaccinal. Sur 6 mois, 83 cas de SGB ont été confirmés dont 25 cas vaccinés contre la grippe 2009 dans les 8 semaines du diagnostic, la plupart de ces cas (19/25) ayant été vaccinés dans les 4 semaines de l'apparition des symptômes.

Cette nouvelle analyse démontre un risque faible mais significatif de SGB après vaccination contre la grippe A (H1N1). Le nombre de cas attribuables à la vaccination s'élève à environ 2 pour 1 million de doses. L'excès de risque n'a été observé que chez des patients âgés de 50 ans ou plus. Alors que le risque individuel d'hospitalisation suite à une infection de grippe A (H1N1) s'élève à 1 pour 2.500 et le risque de décès à 1/73.000, l'efficacicité du vaccin l'emporte sur les risques, concluent les auteurs.

Source: JAMA2012; 308(2):175-181. doi:10.1001/jama.2012.7342 Risk of Guillain-Barré Syndrome Following H1N1 Influenza Vaccination in Quebec

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